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Le point sur les communes flamandes qui ont rompu le « cordon sanitaire »

Le Vif

Le « cordon sanitaire » – qui veut depuis 1992 qu’aucun parti flamand ne s’allie au Vlaams Belang pour gouverner, quel que soit le niveau de pouvoir – semble bien avoir été rompu dans une demi-douzaine de communes de Flandre, où les voix des partis traditionnels, ainsi que dans une large mesure des nationalistes de la N-VA, ont permis mercredi soir l’élection de membres du parti d’extrême droite dans plusieurs conseils de police, voire de CPAS.

Tant à Liedekerke (en Brabant flamand), qu’à Westerlo et Zandhoven (province d’Anvers) et à Buggenhout et Lebbeke (Flandre orientale), au moins un candidat du Vlaams Belang a été élu au sein du conseil de police. Alors qu’à Denderleeuw (Flandre orientale), le VB, en position d’arbitre, pourrait apporter son soutien de l’extérieur à une coalition communale composée du CD&V et de la N-VA.

Premier à révéler le résultat des scrutins de mercredi soir, l’ancien secrétaire d’État CD&V, Etienne Schouppe, qui préside le conseil communal de Liedekerke, a affirmé que le « cordon sanitaire » avait été rompu dans sa commune. « C’est exact qu’une liste commune réunissant l’Open Vld et le Vlaams Belang a été déposée pour le conseil de police à Liedekerke. Cette liste est d’ailleurs soutenue par la N-VA. Pour le conseil du CPAS, je constate à nouveau que l’Open Vld et le Vlaams Belang ont soutenu les candidats de la N-VA. Des accords ont donc été conclus pour ce qui concerne les conseils de police et du CPAS », a-t-il déclaré, confirmant des propos tenus à la VRT-radio.

Une situation similaire s’est produite à Zandhoven, selon le bourgmestre de cette commune de la province d’Anvers, Luc Van Hove (CD&V). Selon lui, la N-VA a, lors du scrutin à bulletins secrets pour désigner mercredi soir les membres du conseil de police de la commune, voté « massivement » pour un élu du parti d’extrême droite. M. Van Hove (CD&V) a même fait état de directives provenant d' »au-dessus du niveau local » qui auraient été données par la direction de la N-VA. Ce qu’a démenti la tête de liste du parti nationaliste, Geert Van Laer, tout en estimant qu’il est « très bien » que les électeurs du Vlaams Belang disposent maintenant d’un représentant au sein du conseil de police de Zandhoven.

A Westerlo, les écologistes de Groen ont accusé le cartel Open Vld-sp.a-Positief Westerlo d’avoir conclu un accord avec le Vlaams Belang pour permettre l’élection de Dora Weckhuysen, l’épouse d’un élu libéral, Frans De Cock, au conseil de CPAS. M. De Cock a démenti tout pacte avec le parti d’extrême droite pour une permutation en cours de mandat.

En Flandre orientale, tant à Buggenhout qu’à Lebbeke, un mandataire VB a été élu au conseil de police, respectivement avec le soutien du CD&V et de la N-VA, selon le porte-parole régional du parti, Steven Creyelman, qui a lui-même bénéficié de cet appui pour être désigné au sein du conseil de police.

En ce qui concerne Denderleeuw (Flandre orientale), la présidente de l’Open Vld, Gwendolyn Rutten, a dit jeudi craindre le chaos et le vide de gestion dans la commune si le Vlaams Belang devait apporter son soutien de l’extérieur à une coalition communale.

Dans un « chat » sur le site du Standaard Online, la nouvelle présidente des libéraux flamands a dit redouter une situation comparable à celle du premier gouvernement de Mark Rutte aux Pays-Bas, soutenu de l’extérieur par le parti extrémiste de Geert Wilders avant de chuter. « Des situations à la Wilders à Denderleeuw, ce serait insensé », a commenté Mme Rutten.

La N-VA, par la voix du ministre flamand des Affaires intérieures Geert Bourgeois, s’est déjà érigée contre le principe d’un soutien extérieur du parti extrémiste. Le président du CD&V, Wouter Beke, a quant à lui confirmé que son parti ne conclurait pas d’accord de majorité avec le VB.

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