Le roi Philippe. © Belga

Le point sur les commémorations de la bataille de l’Yser

Le roi Philippe, le Premier ministre Charles Michel, la chancelière allemande Angela Merkel et le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian ont rendu hommage aux millions de victimes, militaires et civiles, tombées pendant la Grande Guerre, mardi lors des commémorations marquant les cent ans de l’inondation de la plaine de l’Yser et la première bataille d’Ypres.

La cérémonie de mémoire a été ouverte par Carl Decaluwé, le gouverneur de la province de Flandre-Occidentale, qui a rappelé le triste sort auquel étaient voués tous les combattants, quel que soit le côté du front où ils luttaient. « Survivre ou mourir était toujours dû au hasard », a fait remarquer le gouverneur.

« Un peuple montre sa grandeur lorsqu’il défend ses valeurs »

Le roi Philippe a ensuite passé les troupes en revue, accompagné de la Musique royale des Guides. Il a mis en avant le courage des soldats belges en 1914, opposés à un adversaire dont les effectifs et la puissance de feu leur étaient largement supérieurs. « Un peuple montre sa grandeur lorsqu’il défend ses valeurs », a déclaré le roi.

Le chef de l’État a souligné que « de part et d’autre du front, tous les soldats (avaient vécu) la même misère. Ils (ont vécu) l’enfer dans les tranchées ». Il a appelé à se souvenir du sacrifice de ces centaines de milliers de femmes et d’hommes morts en Belgique pendant le conflit.

« La Belgique reconnaissante entretiendra pieusement leur glorieux souvenir », a déclaré le roi, récitant ainsi les mots que son arrière-grand-père avait prononcés devant les Chambres réunies le 22 novembre 1918. « Cent ans plus tard, nous renouvelons la promesse du roi Albert. Et alors que retentissent ailleurs de nouveaux canons, nous saisissons le flambeau que nous tendent ceux qui nous ont précédés. C’est le flambeau du droit, de la dignité, et de la paix », a conclu le roi Philippe.

« Combattons les égoïsmes, les extrémismes et les replis sur soi »

Le Premier ministre Charles Michel a pour sa part appelé à combattre les égoïsmes et les replis sur soi en mémoire des victimes de la Première guerre mondiale.

Le monde d’aujourd’hui est différent de celui de 1914, et pourtant on y distingue la tendance de peuples à glisser vers des conflits qui frappent des hommes, femmes et enfants, a déclaré le chef du gouvernement, après avoir assisté à la cérémonie du Last Post, la sonnerie aux morts britannique qui retentit chaque soir à Ypres depuis l’inauguration du monument de la Porte de Menin.

« Soyons chacun des militants du respect et du dialogue, combattons les égoïsmes, les extrémismes, les replis sur soi, n’oublions jamais ces femmes et ces hommes qui, il y a un siècle, ont souffert et sont morts pour la liberté », a-t-il ajouté.

Ce deuxième volet des cérémonies du centenaire de la Première guerre mondiale se déroulait en présence de la chancelière allemande Angela Merkel, de la princesse Beatrix des Pays-Bas, de la princesse du Maroc Lalla Meryem et de représentants d’autres pays.

Le roi Philippe a déposé une gerbe de fleurs en mémoire des soldats tombés, avant que ne retentisse le Last Post sous le monument. Les trois grandes arches de la Porte de Menin ont ensuite laissé pleuvoir des centaines de coquelicots, fleur qui repoussait sur les terres inondées de la plaine de l’Yser.

Les chefs d’État ont quitté la cérémonie au son de « O Valiant Hearts ».

Angela Merkel remercie la Belgique

Avant cela, la chancelière allemande a remercié la Belgique de l’accueillir pour cet anniversaire qui évoque les atrocités perpétrées par l’armée allemande lors des deux conflits mondiaux. « En prenant en compte tout ce qu’il s’est passé, toutes les souffrances que les Allemands ont infligées aux Belges lors des deux Guerres mondiales, (…) cette invitation n’est pas quelque chose qui devait être considéré comme garantie », a fait observer la chancelière.

« Alors que nous commémorons ces événements tragiques aujourd’hui dans les champs des Flandres, nous ne pouvons qu’être reconnaissants pour tout ce qui a changé depuis lors », a déclaré Mme Merkel.

« Message de paix »

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a mis en avant la solidarité belgo-française née pendant la Grande Guerre et qui, depuis lors, caractérise les relations entre les deux pays. « Depuis longtemps, nos deux nations poursuivent un chemin commun qui nous rend plus forts par-delà les épreuves », a-t-il déclaré.

Jean-Yves Le Drian a également mis en exergue « le message de paix » que portent en elles ces commémorations. Elles ont vocation à « rassembler les belligérants de 1914 autour d’un idéal commun, celui de l’Europe unie, celui de la paix, qui n’est jamais acquise une fois pour toutes, comme l’actualité nous le rappelle avec gravité. »

La Musique royale des Guides a clos la cérémonie en jouant successivement l’hymne européen et La Brabançonne, sous une pluie de coquelicots. Le couple royal, ainsi que les hauts dignitaires ont ensuite pris la route d’Ypres où se déroulait le second volet des commémorations du centenaire de la bataille de l’Yser et de la première bataille d’Ypres.

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