Gérald et Cédric Frère © Belga

Le petit-fils d’Albert Frère ne sera plus régent à la Banque Nationale

Cédric Frère ne sera pas reconduit dans ses fonctions de régent lors de l’Assemblée générale de la Banque Nationale le mois prochain, a appris notre confrère de Knack. Sa nomination au poste de régent il y a un an avait créé la polémique.

Cédric Frère ne sera bientôt plus régent à la Banque Nationale. Cette nouvelle a été confirmée à Knack par un porte-parole du ministre des Finances Alexander De Croo. Cédric est le fils de Gérald et le petit-fils de feu Albert Frère, homme le plus riche de Belgique en son temps et dirigeant de GBL. Lorsque Cédric Frère a succédé à son père à la Banque Nationale en mai dernier, sa nomination a déclenché une rare vague d’indignation dans le monde financier et économique. Cédric est le troisième membre de la famille Frère à occuper le poste de régent.

À l’occasion de la nomination de Cédric Frère, le journal économique De Tijd écrivait: « On pensait que la passation du mandat de régent à la Banque Nationale de père en fils à petit-fils n’était possible que dans une république bananière « . Après la fin du mandat de Cédric Frère, pour la première fois depuis 1980, aucun membre de la famille Frère n’occupera encore un poste à la Banque Nationale.

Les mandats de régent d’Edwin De Boeck, directeur du service d’études N-VA, et de Robert Vertenueil, président du FGTB, ne seront d’ailleurs pas non plus prolongés.

Le Conseil de régents de la Banque Nationale supervise le fonctionnement de la Banque Nationale, mais il est très intéressant d’être régent pour une autre raison : ils reçoivent plus rapidement des informations financières et économiques de la Banque Nationale et s’entretiennent tous les mois avec la direction de celle-ci. Albert Frère lui-même est la meilleure illustration du fait que c’est un endroit où l’on peut recueillir des nouvelles vraiment importantes. Il considérait que l’appartenance au conseil des régents était si importante qu’il a même refusé des postes d’administrateur dans les banques parce qu’il n’avait pas le droit de les combiner avec la régence. Les informations confidentielles que vous recevez en tant que régent sur l’économie européenne et belge valent beaucoup d’argent pour un investisseur. La connaissance, dans ce cas, n’est pas seulement le pouvoir, mais aussi l’argent.

Une affaire de familile

Albert Frère considérait son poste à la Banque Nationale comme une « affaire de famille », comme l’a raconté un jour son fils Gérald : « Il pensait que j’avais droit à un siège au moment de sa retraite. Quand il l’a dit à haute voix, cela lui a valu l’hilarité générale ». Ce qui n’a pas empêché Gérald de succéder à son père comme régent il y a 21 ans. Et l’année dernière, en mai, son fils de 35 ans, Cédric, a suivi. Aussi a-t-on parlé de népotisme. Le mandat de Cédric ne sera pas renouvelé lors de l’Assemblée générale de la Banque Nationale qui se tiendra le 20 mai prochain.

Lors de l’assemblée générale, les mandats du directeur du service d’études N-VA, Edwin De Boeck, et du président de la FGTB Robert Vertenueil, ne seront pas renouvelés non plus. Ces dernières semaines, leur succession a fait l’objet de discussions.

Le ministre des Finances Alexander de Croo (Open VLD) aurait aimé nommer immédiatement trois femmes pour le remplacer. La Banque Nationale et le gouvernement ont été mis en cause l’année dernière lorsque l’ex-ministre Steven Vanackere a succédé à Marcia De Wachter. Le comité exécutif à six têtes s’est retrouvé privé de femmes, et parmi les dix régents, il n’y a qu’une seule femme, Fabienne Bister, directrice de l’Union wallonne des Entreprises (UWE).

C’est pourquoi le ministre De Croo aurait beaucoup aimé nommer trois femmes régentes, certainement juste avant les élections. Toutefois, aucun accord n’a pu être trouvé à ce sujet. Officiellement, on dit qu’un gouvernement en affaires courantes doit se limiter strictement aux nominations urgentes. Ce sera donc au prochain gouvernement fédéral de nommer trois nouveaux régents.

La semaine prochaine, le Parlement examinera un projet de loi qui stipule entre autres qu’à partir de la mi-mai de l’année prochaine, les femmes devront constituer au moins un tiers du conseil de régence, ce qui risque d’être difficile, car le syndicat socialiste par exemple envoie traditionnellement son président, qui est actuellement un homme.

Le poste de vice-gouverneur de la Banque Nationale est également toujours vacant. Comme le gouverneur Pierre Wunsch est francophone, il faut y nommer un Flamand. Jusqu’à présent circulait le nom du directeur de la Banque Nationale Tom Dechaene, qui est considéré comme faisant partie de la N-VA, mais on entend de plus en plus le nom de Steven Vanackere (CD&V). Ce sera également au prochain gouvernement fédéral d’attribuer ce beau poste.

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