© REUTERS/Yves Herman

Le parquet requiert un an de prison ou une peine de travail contre un « gilet jaune »

Le Vif

Le parquet de Bruxelles a requis vendredi matin une peine d’un an d’emprisonnement ou une peine de travail à l’encontre d’un jeune homme de 25 ans qui avait jeté des pierres en direction de la police lors de la première grande manifestation des « gilets jaunes » dans la capitale le 30 novembre dernier.

L’individu avait fait l’objet d’une arrestation administrative et une photo de lui avait été prise. Il avait de cette façon pu être identifié sur des images de vidéosurveillance du rassemblement et avait avoué les faits.

Le 30 novembre 2018, environ 500 activistes, rassemblés dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes » contre la baisse du pouvoir d’achat, ont manifesté dans le centre de Bruxelles. Cette manifestation a donné lieu à quelques scènes violentes, lors desquelles des véhicules de police ont notamment été incendiés et renversés. Des dizaines de manifestants ont été interpellés, cinq d’entre eux étant judiciairement arrêtés. Quelques jours après la manifestation, deux autres fauteurs de troubles présumés ont encore été interpellés, parmi lesquels figurait T.V., originaire de Pepinster.

Le jeune homme dit s’être rendu au rassemblement des « gilets jaunes » après toute l’attention médiatique accordée à ce mouvement citoyen. Il estimait également que la vie devenait de plus en plus chère et souhaitait s’y opposer.

Lors de son interrogatoire par la police, le 6 décembre dernier, il avait reconnu avoir jeté au moins une pierre, en réaction à l’intervention de la police qui avait utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes contre les manifestants.

« Il s’agit de faits très graves », a estimé le procureur du Roi. « La manifestation des ‘gilets jaunes’ n’avait pas été autorisée et la police était présente pour protéger la population, tant les manifestants que les autres. Il n’y avait dès lors aucune raison d’attaquer des agents. D’autant plus que monsieur V. n’a pas jeté une seule pierre comme il l’affirme. Sur les images de vidéosurveillance, on voit clairement qu’il a lancé plusieurs projectiles à destination des agents de police. »

L’avocat du prévenu a plaidé pour une suspension probatoire mais pourrait aussi se satisfaire d’une peine de travail. Il a admis que le comportement de son client était inacceptable mais a soutenu que les événements l’avaient dépassé. « C’était sa première manifestation et il a été submergé par ce qu’il s’est passé. Il a vu des manifestants se faire renverser par des canons à eau et des grenades lacrymogènes être lancées en l’air. Il a alors jeté une pierre. C’est interdit mais la manière dont la police l’a sorti de son lit le 6 décembre, a fouillé son domicile et l’a amené à Bruxelles toutes sirènes hurlantes était exagérée », a déclaré son conseil.

Le jugement est attendu le 18 janvier.

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