© Belgaimage

Le Parlement wallon réclame la fin du harcèlement sexiste dans les transports en commun

Le Parlement wallon a approuvé mercredi à l’unanimité une résolution visant à renforcer la lutte contre le harcèlement sexiste dans les transports en commun, notamment en quantifiant ce phénomène qui paraît sous-estimé dans les statistiques officielles.

Le texte, initié par la députée PS Véronique Bonni, a été amendé pour mieux prendre en compte les efforts déjà réalisés par les TEC et le caractère prioritaire que reconnaît le gouvernement à cette lutte.

En 2016, la police fédérale a enregistré 266 cas de violences sexuelles dans les transports en commun pour toute la Belgique, alors que les études montrent un taux de harcèlement sexiste bien plus élevé dans l’espace public.

Ainsi, une étude de 2016 de l’association JUMP pour l’égalité des genres conclut qu’en Europe, 98% des femmes ont fait l’objet de comportements sexistes dans la rue ou les transports en commun. Une autre étude de 2014 de l’université métropolitaine de Londres conclut qu’environ 75% des femmes belges auraient subi au moins une forme de violence dans l’espace public avant l’âge de 17 ans.

Peur, angoisse et insécurité génèrent par ailleurs des stratégies d’évitement et d’arrangement de la part des femmes, et entravent leur accès à la mobilité, vecteur d’autonomie, soulignent les députés wallons.

Ils demandent notamment au Groupe TEC d’envisager la mise en place d’une application smartphone permettant de rapporter les comportements de harcèlement sexuel, de permettre l’appel d’urgence et d’étudier l’intérêt de mettre en place un système d’arrêt à la demande.

Les députés veulent aussi que le Groupe TEC mène des campagnes de sensibilisation, médiatise les lois existantes et rappelle aux victimes que les comportements sexistes filmés par caméra dans les bus peuvent être demandés par le procureur du Roi. Information sur les procédures, le numéro d’urgence, le comportement à adopter lorsqu’on est témoin d’une agression sexuelle, etc., figurent aussi parmi les demandes, de même qu’une meilleure formation des chauffeurs à la problématique.

L’idée est aussi d’intégrer, dans le questionnaire de satisfaction des usagers, un indicateur du harcèlement sexuel, afin de mieux quantifier le phénomène. Selon le cabinet du ministre Di Antonio, l’essentiel des demandes du Parlement ont déjà été intégrées dans le contrat de gestion des TEC wallons.

Contenu partenaire