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Le nombre de militaires en opérations en net recul

Le nombre de militaires belges déployés en opérations – en Belgique, en renfort de la police fédérale, ou en mission à l’étranger – est tombé à moins de 700 personnes, un minimum historique au cours des six dernières années, ont indiqué des sources militaires, tout en soulignant qu’il ne s’agissait que d’une situation temporaire, avant une remontée « au delà des mille » prévue à partir de fin août.

Six cent nonante-huit membres de la Défense étaient déployés fin juin, selon les chiffres mensuels publiés par le département et cette situation n’a guère évolué depuis lors, a expliqué mardi un porte-parole militaire à l’agence Belga.

Le plus important contingent participe à l’opération « Vigilant Guardian » (OVG) en soutien à la police fédérale – les « militaires en rue » – en cours depuis janvier 2015, avec 406 personnes mobilisées, contre 32 à l’opération « Spring Guardian » de sécurisation des centrales nucléaires.

A l’étranger, quelque 260 militaires belges sont présents dans une vingtaine de pays, avec un accent sur le Mali (106) et l’Afghanistan (83 environ).

Le recul de la contribution aux opérations est notamment dû au retour en mai des 270 membres d’une compagnie renforcée de la composante Terre déployée durant plus de quatre mois en Estonie, au sein d’un bataillon multinational commandé par le Royaume-Uni dans le cadre de la « présence avancée renforcée » de l’Otan. S’y ajoute la fin, début mai, de la mission de l’avion de transport C-130 Hercules que la Belgique a affecté durant un an à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) avec un détachement de 53 personnes.

Le Mali reste toutefois la principale destination des militaires belges, que ce soit sous l’égide de l’ONU (84 au sein de la Minusma), de la mission européenne d’entraînement des forces de sécurité maliennes (EUTM-Mali) ou pour la protection de l’ambassade à Bamako.

Près d’une trentaine de militaires d’élite sont également présents au Niger, un pays confronté à un regain de violences djihadistes, afin d’encadrer la formation d’un bataillon nigérien « de surveillance et de renseignement ». Ce détachement mixte, mêlant unités conventionnelles et forces spéciales, participe à l’opération « New Nero » (ONN) du 6 mai au 31 décembre.

Une hausse des effectifs déployés à l’étranger se produira fin août, soulignent plusieurs sources militaires.

A cette période, un détachement de quelque 260 hommes et femmes constitué sur la base du bataillon Libération-5e de Ligne de Bourg-Léopold (Limbourg) s’installera pour quatre mois en Lituanie afin de renforcer le flanc est de l’Otan. Il sera composé d’une compagnie de manoeuvre renforcée par une unité de génie ainsi que par une série d’appuis (logistiques, médicaux, de télécommunications…). Il sera caserné dans la région de Rukla (centre) pour s’intégrer au sein d’un bataillon multinational commandé par l’Allemagne.

La Belgique participe depuis 2017 au renforcement du flanc oriental de l’Alliance face à une Russie considérée comme plus « agressive ». Cela se traduit par le déploiement par rotations de quatre « robustes » bataillons multinationaux d’un millier d’hommes dans les trois pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) ainsi qu’en Pologne, sous l’appellation de « présence avancée renforcée » – en anglais « enhanced Forward Presence » (eFP).

Et la composante Air dépêchera fin août quatre chasseurs-bombardiers F-16 et quelque 50 personnes sur la base lituanienne de Siauliai pour participer, également dans le cadre de l’Otan, à la défense de l’espace aérien des pays baltes, appelée « Baltic Air Policing » (BAP).

Il s’agira de la neuvième participation belge à la mission BAP ou à son volet renforcé en 2014 à la suite de l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou, l' »Enhanced Air Policing Mission » (EAPM). Mais elle aura une durée de deux fois quatre mois consécutifs – jusque fin avril 2020, donc – a-t-on précisé de sources militaires.

La Belgique avait, en mars 2004, été le premier pays allié à assurer la mission BAP, entamée au moment même où sept nouveaux membres, dont les trois baltes, adhéraient à l’Otan lors d’une cérémonie à la Maison Blanche à Washington.

Depuis lors, dix-sept aviations alliées se sont succédé pour protéger l’espace aérien des Baltes, dépourvus d’avions de combat.

La Marine ne sera pas en reste, puisque l’une de ses deux frégates, le Léopold I, appareillera le 2 août de Zeebrugge avec un équipage de 169 personnes pour se joindre à l’escadre permanente de l’Otan « Standing NATO Maritime Group 1 » (SNMG-1) durant deux périodes (d’abord jusqu’au 11 novembre, puis du 9 au 13 décembre). Elle participera à cette occasion à deux importants exercices interalliés dans l’Atlantique, a indiqué un spécialiste.

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