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Le Mouvement ouvrier chrétien estime que la démocratie a reculé avec le gouvernement Michel

Le président du Mouvement ouvrier chrétien (MOC), Christian Kunsch, estime que la démocratie en Belgique a reculé avec le gouvernement de Charles Michel. Dans une interview accordée à La Libre, il s’inquiète et dénonce les ruptures imposées par la « suédoise ».

« Depuis quatre ans, avec la majorité nationaliste-néolibérale, il y a une rupture. Le rôle des mouvements sociaux est marginalisé. La concertation sociale se résume souvent à de l’information », selon M. Kunsch.

« Aujourd’hui, pour se faire entendre, c’est très compliqué. Avec la N-VA, qui ne veut plus de corps intermédiaires, comme les syndicats et les mutuelles. Et le MR, qui représente à peine 20% de l’électorat francophone », explique celui qui cèdera en janvier prochain la présidence du MOC.

D’après lui, la rupture se marque aussi dans le rôle de la protection sociale. « On chasse l’allocataire. Aujourd’hui, payer ses impôts devient quasi une injure. Des réformes successives vident les caisses de l’Etat ou de la sécurité sociale. On précarise l’emploi. On fait croire aux gens que c’est bien de ne plus prélever d’impôts. En net, c’est vrai, on touche un peu plus, mais au moindre incident de vie, on perd des droits sociaux », déplore-t-il, tout en réclamant un changement radical à l’approche des élections.

« Il faut approfondir la démocratie en favorisant la participation, davantage qu’en votant une fois tous les cinq ans, et en reconnaissant le rôle de la société civile organisée », souligne M. Kunsch.

Ce dernier revient aussi sur le dossier Arco, qui concerne 150.000 francophones membres du MOC, estimant qu’une solution devrait pouvoir être trouvée. « Puisqu’il y a un engagement du gouvernement, on ne voit pas pourquoi on n’y arriverait pas. »

Christian Kunsch ne soutient toutefois pas l’idée de faire entrer Belfius en Bourse, « car une banque d’Etat a un rôle à jouer, notamment pour faciliter l’accès au logement ».

« Je dis oui à une banque publique et oui à une solution pour Arco, sauf s’il devait y avoir une monnaie d’échange », à savoir « que le mouvement ne conteste pas la politique fédérale », précise-t-il.

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