© Image Globe / ERIC LALMAND

Le Mouvement flamand pour les nuls

C’est en compagnie de Bart De Wever que le député bruxellois et ancien sénateur MR, Alain Destexhe a présenté son livre « Le Mouvement flamand expliqué aux francophones », dont le président de la NV-A a écrit la préface.

Bart De Wever qualifie Alain Destexhe d’homme courageux qui ose naviguer à contre-courant de l’opinion dominante. « C’est rare, car il est plus facile de dire ce qui plaît », dit-il.

Il a aussi souligné, comme il le fait dans la préface, que les Flamands et les francophones ne sont pas des ennemis.

« Nous partageons le même passé et nous partagerons toujours l’avenir. La question est toutefois de savoir comment nous allons organiser cet avenir. Je n’aspire pas au grand soir qui sonnerait l’heure de la Flandre… Je suis le partisan d’une évolution en douceur vers une autonomie accrue, vers une plus grande démocratie », peut-on lire dans cette préface.

Alain Destexhe a pour sa part commencé par souligner un paradoxe, à savoir qu’il n’existait jusqu’à présent aucun livre consacré en français à l’histoire du Mouvement flamand. Or, la connaissance de l’autre est essentielle et le but poursuivi par cette publication est clairement de favoriser le rapprochement des communautés, a-t-il indiqué.

« Mon but est de présenter aux francophones le discours dominant en Flandre, de tordre le cou à quelques mythes flamands mais aussi de dénoncer quelques occasions manquées qui auraient évité que l’on se retrouve dans le blocage actuel », a encore dit M. Destexhe.

Il a conclu sa présentation en soulignant que l’on minimise l’importante des différences économiques entre la Wallonie et la Flandre dans l’analyse de la situation actuelle, « ce qui nous renvoie à la responsabilité de la mauvaise gestion de la Wallonie au cours des 30 dernières années ».

Parmi les occasions manquées, Alain Destexhe cite le refus par les francophones d’un véritable État bilingue, avec des agents de l’administration bilingues, ou « le refus » des francophones d’apprendre le néerlandais. A ce propos, il souligne que le néerlandais n’est pas la deuxième langue obligatoire en Wallonie.

M. Destexhe a aussi répété qu’il était « plus près des thèses économiques de Bart De Wever que de celles de Di Rupo ». C’est également vrai sur certains thèmes de société comme la justice ou l’immigration. Mais, « je suis MR et j’ai les mêmes positions que mon parti sur des sujets comme Bruxelles ou la périphérie », a-t-il tenu à préciser.

A ce propos, M. Destexhe a évoqué les « provocations » flamandes comme certaines décisions en matière de logement en périphérie. « Mais, il y a aussi des provocations francophones comme l’approbation par une majorité francophone du droit de vote des étrangers dont la majorité flamande ne voulait pas », a-t-il estimé.

Bart De Wever a enchaîné en soulignant que les choix du nord et du sud du pays étaient différents sur beaucoup de sujets. « C’est pourquoi nous voulons une grande réforme de l’État et nous ne prendrons pas de responsabilités dans un gouvernement fédéral sans garantie sur ce point ».

Interrogé sur l’amnistie, Bart De Wever a indiqué que son parti n’était pas demandeur d’un débat sur ce sujet délicat. « Il y a déjà assez de problèmes actuels pour ne pas ranimer un débat qui n’aboutira de toutes façons pas ». Et d’ajouter que son parti a malgré tout voté la prise en considération parce qu’il faut pouvoir parler de tout.

« S’il y avait demain une proposition de loi pour interdire la N-VA, nous la voterions même si nous ne sommes évidemment pas d’accord avec son objet », a-t-il encore dit.

Levif.be avec Belga

« Le Mouvement flamand expliqué aux francophones », d’Alain Destexhe, est paru aux éditions « La Renaissance du livre » – 14 euros – 190 pages.

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