Le marché des terres agricoles a marqué une pause au 1er semestre

Après avoir fortement augmenté ces cinq dernières années, la hausse des prix des terres agricoles a marqué une pause au premier semestre 2019 alors que le marché enregistrait une diminution sensible de son activité, ressort-il du baromètre des terres agricoles présenté dimanche par la Fédération du notariat (Fednot) à l’occasion de la Foire agricole de Libramont.

« L’immobilier bâti a connu une grosse augmentation de son activité pendant les six premiers mois de l’année mais c’est un peu différent au niveau foncier. Cela s’est aussi sensiblement calmé au niveau des prix. Mais il est très difficile de tirer des conclusions sur six mois », résume Renaud Grégoire, notaire. Il faut dire que les prix des terrains agricoles avaient eu tendance à flamber ces dernières années (+22,9% en cinq ans).

Dans le détail, au premier semestre, le prix moyen d’une terre agricole en Belgique était de 44.696 euros par hectare, en baisse de 3,9% par rapport à la même période de 2018.

Le prix moyen d’un hectare en Wallonie s’élevait au premier semestre à 32.216 euros (-1%). Mais ce montant cache de grandes disparités provinciales. Le prix moyen était de 40.968 euros dans le Brabant wallon et de 24.744 euros l’hectare en province de Luxembourg.

Toutes les provinces wallonnes ont connu une baisse du prix moyen, au premier semestre 2019, hormis celle de Namur où le prix a même augmenté de 17,5%. Une singularité qui trouve son origine dans la vente de plusieurs parcelles à plus de 60.000 euros l’hectare.

La province où le foncier agricole est le plus onéreux reste la Flandre occidentale, avec un prix moyen de plus de 60.400 euros l’hectare au premier semestre.

Le notaire constate également sur le marché « davantage de petites parcelles » d’un hectare voire moins. Une tendance qui s’observe autant en Wallonie qu’en Flandre. « La taille moyenne diminue, surtout parce que les grandes plaques de terrain sont un peu plus rares sur le marché. »

Plusieurs éléments peuvent expliquer ce ralentissement, selon les notaires. La réforme du bail à ferme, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2020, pousse de potentiels vendeurs à temporiser. La faiblesse des taux d’intérêt joue également.

Énormément de gens sont peu enclins à vendre si c’est pour mettre de l’argent sur des comptes d’épargne qui rapportent des intérêts rikiki inférieurs à l’inflation.

Enfin, « il y a aussi énormément d’incertitude autour de l’avenir de l’agriculture. L’investissement foncier reste quelque chose de très compliqué », note Renaud Grégoire.

Les notaires définissent les terres agricoles comme des « terres sur lesquelles des cultures sont cultivées ou sur lesquelles des animaux sont détenus. » La valeur du bien dépend de sa localisation, de son environnement, de sa disposition ou de la qualité du sol et peut varier fortement au sein d’une même province. L’existence d’un bail à ferme influence également fortement la valeur d’un bien. Le baromètre des notaires ne fait pas de distinction entre les parcelles libres d’occupation et les autres.

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