© Frédéric Pauwels

« Le grand silence de la classe politique à propos du sort des travailleu(r)(se)s du sexe » dérange

L’Union des Travailleu(r)(se)s du Sexe Organisé(e)s Pour l’Indépendance (UTSOPI) a dénoncé mercredi « le grand silence de la classe politique bruxelloise, à la veille du scrutin, à propos du sort des travailleu(r)(se)s du sexe.

Selon ce collectif, à quelques rares exceptions près, les partis sont quasiment muets sur la question. Lorsqu’ils l’abordent, c’est uniquement sous l’angle de la répression et de la « lutte contre les nuisances liées à la prostitution ».

« Même dans les quartiers où le travail du sexe a trouvé sa place – près de la gare du Nord, près des hôtels de passe…, la plupart des programmes se caractérisent par un vide sidéral de propositions concrètes.

Politique de l’autruche

Une seule politique: celle de l’autruche », a affirmé UTSOPI, dans un communiqué s’attardant sur son analyse des programmes des partis. A Bruxelles-Ville, une seule des 701 propositions du programme le cdH-CD&V évoque la prostitution en une ligne: il faut « lutter contre la traite des êtres humains en lien avec les autres niveaux de pouvoir et les acteurs associatifs » .

Amalgame

« C’est un peu court et cela renforce l’amalgame très réducteur « travail du sexe = traite des êtres humains » », a dénoncé UTSOPI. Toujours à Bruxelles-Ville, le programme de la liste MR-Open VLD promet, au chapitre « Osons la sécurité », de « mettre fin aux nuisances liées à la prostitution ».

Le programme socialiste du bourgmestre Philippe Close promet de « renforcer la lutte contre les nuisances liées à la prostitution » et de maintenir le « très répressif « règlement Alhambra » qui sanctionne les clients des TDS et organise la chasse aux putes dans le quartier. Grand abolitionniste, Philippe Close se dit prêt à collaborer à des « trajets de sortie de la prostitution », sans aucune précision, notamment budgétaire », a ajouté le collectif.

A Saint-Josse, les brochures de campagne du bourgmestre Emir Kir ne contiennent pas de chapitre « prostitution ». Pour UTSOPI, les fermetures de ‘carrées’ continueront.

Le collectif a toutefois mis en exergue « quelques heureuses exceptions »: Bernard Clerfayt (DéFI), « le seul bourgmestre à avoir organisé une concertation sérieuse avec les associations de terrain et les représentants des TDS »; le programme Défi à la Ville de Bruxelles-Ville, qui note qu’ « une approche prohibitive d’interdiction pure et simple de la prostitution est tout sauf une solution-miracle » et remet en cause « la politique répressive de Philippe Close dans le quartier Alhambra »; « l’alternative positive à la politique catastrophique d’Emir Kir à Saint-Josse, proposée par la cheffe de file des Verts, Zoé Genot »; ou encore l’appel de la liste citoyenne Plan B (Ville de Bruxelles), à un climat de dialogue et de respect entre les TDS et les habitants.

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