© getty images

Le grand écart de la gestion de patrimoine

Deux grands courants traversent actuellement le domaine de la gestion de patrimoine : le durable et le passif. A priori opposés, ces deux moteurs du marché peuvent pourtant se compléter. Le premier gestionnaire mondial d’actifs veut en tout cas les concilier. Et vous ?

 » Je suis convaincu que nous sommes à la veille d’une transformation fondamentale du secteur financier.  » Larry Fink n’est certainement pas le premier à tenir un tel discours. Mais venant du patron de BlackRock, premier gestionnaire mondial d’actifs avec 7 400 milliards de dollars sous gestion, l’affirmation prend un tout autre sens. Pour Larry Fink, les marchés prennent conscience des risques que fait peser le changement climatique sur la croissance et la prospérité. Il a ainsi annoncé un changement de cap stratégique dans sa dernière lettre annuelle. BlackRock va désormais intégrer le risque climatique comme élément essentiel de développement durable à la construction de portefeuilles et à la gestion des risques, liquider les investissements affichant un risque élevé en matière de durabilité, lancer de nouveaux produits excluant les combustibles fossiles et renforcer son action en faveur de la durabilité et de la transparence à travers ses activités d’engagement actionnarial.

Il y a moyen de réconcilier la gestion passive et les investissements durables.

Pourquoi un tel basculement ? Cela reflète avant tout la demande de la clientèle, de plus en plus sensibilisée à la notion de développement durable. D’autant plus que les investissements durables, dits socialement responsables (ISR), prospèrent dans l’offre de la plupart des institutions financières et s’avèrent globalement aussi rentables qu’un portefeuille classique ces dernières années.

La volonté de BlackRock et d’autres de se montrer plus durable se cantonne toutefois aux fonds gérés activement. C’est-à-dire la gestion classique où une équipe de gérants tente d’obtenir un meilleur rendement que la moyenne. Mais BlackRock est aussi le leader mondial de la gestion passive avec près de 5 000 milliards de dollars. Ces fonds dits indiciels ne sont pas véritablement gérés, ils copient simplement un indice de référence. Comme le Bel 20, même si traditionnellement, ces fonds dupliquent des indices plus larges comme le Stoxx Europe 600 ou le S&P 500 américain.

Les fonds passifs ne se montrent guère plus actifs dans leur rôle d’actionnaire auprès des entreprises dans lesquelles ils investissent. Il n’y a donc pas d’incitation à rendre leur fonctionnement plus durable. Comme vous pourrez le découvrir dans les pages suivantes, il y a pourtant moyen de réconcilier la gestion passive et les investissements durables. Et surtout, la gestion indicielle répond à certains besoins pour les petits et grands patrimoines. Son succès force aussi les gestionnaires de fonds à démontrer leur capacité à apporter une plus-value : ils ne peuvent effectivement plus se contenter de mimer simplement les indices de référence tout en continuant à percevoir des frais de gestion plus élevés. En particulier lorsque ces indices sont chahutés par une crise comme celle qu’ils traversent actuellement.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire