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Le gouvernement wallon accentue l’automaticité des droits et l’emploi-formation

Le gouvernement Borsus a adopté jeudi sa version du Plan wallon de lutte contre la pauvreté (PWLP), qui reprend l’essentiel du plan de l’ancienne équipe PS-cdH, auquel ont été ajoutés plusieurs volets comme l’automaticité de certains droits et des accents sur l’emploi et la formation, et supprimés l’un ou l’autre points.

C’est sous le gouvernement Magnette qu’avait été adopté en 2015 le premier PWLP, sous forme d’une compilation des mesures prises ou à prendre dans les multiples politiques régionales. Un tel plan était réclamé par les acteurs de terrain afin que la lutte contre la pauvreté devienne une préoccupation transversale du gouvernement.

Dans sa version actualisée, le plan Borsus fait de l’axe « emploi-formation » une priorité. « C’est une aberration que ces politiques aient été absentes du plan précédent, quand on sait à quel point avoir un emploi est un moyen de lutte contre la pauvreté », a commenté le ministre wallon en charge de ces matières, Pierre-Yves Jeholet (MR).

Le gouvernement a donc inséré dans le plan une validation accrue des compétences (avec une attention spécifique pour les métiers en pénurie), une meilleure qualification des adultes (dispositifs d’alphabétisation, de préqualification, d’enseignement de promotion sociale, etc) et une réforme des dispositifs « articles 60 et 61 » (emplois via le CPAS).

Ces derniers sont encore trop méconnus, selon M. Jeholet, qui souhaite accentuer leur objectif d’insertion professionnelle, « pour ne plus uniquement dire qu’ils permettent de retrouver des droits aux allocations de chômage ».

La Fédération des CPAS wallons et le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté avaient déjà montré leur ouverture pour intégrer les politique emploi-formation dans le Plan, à condition que l’on vise des emplois de qualité, non précaires, et que l’on évite les pièges à l’emploi.

Autre aspect du plan, une automaticité accrue de certains droits, de sorte que les personnes précarisées n’aient plus à faire de démarches pour en bénéficier.

Ce sera le cas des suppléments aux allocations familiales pour les familles à bas revenus, a rappelé la ministre de l’Action sociale Alda Greoli (cdH), mais aussi pour le tarif social de l’énergie ou les droits dérivés des personnes en médiation de dettes et en règlement collectif de dettes.

Parmi les mesures supprimées, on notera le projet de commissions locatives paritaires (pour une concertation à parité entre locataires et propriétaires) ou les « contrôles mystère », destinés à tester si une location est refusée à une personne en raison de ses origines. Un dispositif trop lourd pour être mis en oeuvre, selon M. Borsus.

Le PWLP passe aussi par des mesures – pour la plupart déjà connues – en logement, alimentation, énergie, eau, santé, mobilité, tourisme ou numérique.

Le taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en Wallonie est actuellement de 26% de la population wallonne, alors que la moyenne pour la Belgique est de 21% (et de 15% pour la Flandre). Au sud du pays, 7,8% de la population vit dans un ménage en situation de « déprivation matérielle sévère », ce qui signifie que le ménage ne peut financièrement se permettre au moins quatre biens ou services de base.

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