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« Le gouvernement Michel capitalise sur les mesures de Di Rupo »

Hendrik Bogaert (CD&V) est déçu par la politique économique et budgétaire du gouvernement Michel. Pour lui, cette équipe n’a pas pensé aux personnes qui pourraient occuper les postes vacants.

Quel est le problème avec leur politique fiscale?

Le gouvernement s’est concentré de façon unilatérale sur la création d’emplois. Ils y sont massivement parvenus, en partie grâce au taxshift et à la réforme de l’impôt sur les sociétés, mais aussi et surtout – selon la Banque Nationale – grâce aux mesures prise par le gouvernement Di Rupo. C’est une très bonne nouvelle, mais le gouvernement a oublié de penser à qui remplirait ces postes vacants. En conséquence, l’économie est maintenant à l’étroit: elle continue de croître, mais les entrepreneurs ne trouvent pas de gens pour soutenir cette croissance.

Ne pourriez-vous pas vous adresser au ministre de l’Emploi, Kris Peeters qui est de votre parti ?

Pas nécessairement. Le problème se situe sur le domaine du marché du travail, qui n’est pas exactement le domaine pour lequel Peeters est compétent. La question centrale n’est pas de savoir si nous devrions limiter la durée des allocations de chômage, mais bien de savoir de quelle façon nous allons nous y prendre pour faire en sorte que le plus de personnes possible travaillent le plus longtemps possible. Le gouvernement Di Rupo a déplacé les balises en matière de pensions. Le gouvernement Michel a continué à vivre sur ces bases.

Vous vous plaignez de la façon dont ce gouvernement fait sa comptabilité. Quel est le problème avec ça?

Les revenus sont trop incertains, les chiffres de l’impôt sur les sociétés réformé sont saisis trop rapidement, les chiffres négatifs sont omis… En tant qu’entreprise, vous ne pouvez pas vous permettre une telle chose. L’économiste en chef d’Econopolis, Bart Van Craeynest, craint que le rapport budgétaire de ce gouvernement ne soit pire que celui de Di Rupo. Je pense qu’il aura raison si on laisse faire.

Trop d’emploi n’est-ce pas un problème de luxe?

Non. L’importance du taux d’emploi ne peut être surestimée. Par exemple, par pourcentage de taux d’emploi supplémentaire, vous gagnez 0,75% sur votre budget. Il est donc frustrant d’être bloqués à 67%, alors que l’accord de coalition stipule que nous devons aller vers les 75%. Si l’on augmente de 4% le taux d’emploi, on fait baisser de 3%le déficit budgétaire.

Vous écrivez sur Knack.be que l’approche de Michel (visant uniquement un budget en équilibre) conduit à des déraillements majeurs. Pourquoi?

Un solde nominal peut masquer une mauvaise politique. Vous regardez mieux le solde primaire: cela filtre les effets du cycle économique, des taux d’intérêt et des interventions ponctuelles. En regardant cela, on constate que le solde primaire de Michel n’est guère meilleur que celui de Di Rupo: 0,85 contre 0,62%. Wilfried Martens et Jean-Luc Dehaene ont atteint 5,62 et 2,96%. Donc, ce gouvernement ne mérite pas une médaille pour ses efforts structurels.

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