Charles Michel © BELGA

Le gouvernement a encore beaucoup de détails à régler, mais ne cherche pas de package deal

Stavros Kelepouris
Stavros Kelepouris Journaliste pour Knack.be

Pacte énergétique, réforme des pensions, visites domiciliaires et un contrôle budgétaire : le gouvernement Michel a du pain sur la planche pour les prochaines semaines. Mais cette fois, il n’y aura pas de grand accord qui réunit les différents dossiers.

En début de semaine prochaine, le gouvernement Michel attend du Comité de monitoring un nouveau rapport intermédiaire sur son parcours budgétaire. Il est évident qu’il faudra l’adapter ici et là, mais cette fois le gouvernement est plus confiant que lors du premier contrôle budgétaire de l’année. Plusieurs sources gouvernementales ont bon espoir que l’exercice budgétaire restera assez limité et ne sera pas du même ordre que le milliard et demi qu’il fallait parfois trouver dans le passé.

À cela s’ajoutent les chiffres économiques positifs proposés par la politique. La croissance économique se maintient, et comme de plus en plus de personnes trouvent un travail, il faut payer moins d’indemnités.

Pourtant, l’indexation a inopinément fait grimper les coûts des allocations de chômage et des indemnités de maladie. Elle explique en partie la brèche de 350 millions d’euros dans la sécurité sociale. Cela non plus n’inquiète guère la majorité. Les signes sont favorables, dit-on dans les cercles du gouvernement.

On s’attend aussi à ce que le nombre de nouvelles mesures demeurent limité. Le gouvernement a d’ailleurs suffisamment de dossiers qui ne font guère l’unanimité. Ils n’ont pas dit le dernier mot sur la liste de métiers lourds, et il apparaît peu à peu que la réforme des pensions annoncée depuis longtemps ne pourrait plus être pour cette législature.

Pour le Pacte de l’énergie et la sortie du nucléaire, les partenaires de la coalition sont loin d’être d’accord – entre-temps, la N-VA déclare qu’une décision après les élections de 2019 ne serait pas un grand problème- mais le Premier ministre Charles Michel a promis de finaliser l’accord encore cette année.

Il y a aussi le projet de loi autour des visites domiciliaires, qui permettrait à la police de faire irruption chez les citoyens qui hébergent des personnes sans papiers de séjour légaux. Le projet de loi avait déjà été approuvé deux fois par le gouvernement, mais après les protestations de la base – et surtout du CD&V et du MR – il a été retiré, et le gouvernement a promis des adaptations.

Il reste donc beaucoup de détails à régler, même si pour Michel ce n’est pas une nouvelle situation. Ces dernières années, le chef du gouvernement a réussi plusieurs fois à piloter sa coalition à travers des difficultés grâce à un package deal où plusieurs dossiers sont résolus ensemble. C’est devenu la tactique caractéristique de Michel de conclure des accords : s’attirer des dossiers cruciaux, prendre le temps de dissiper les objections auprès des vice-premiers ministres, et puis de distribuer à chacun ce qu’il veut au bon moment.

On dirait que cette fois il n’y aura pas de grand accord – pour cela, les dossiers sont trop éloignés les uns des autres. En évitant de laisser le contrôle budgétaire dériver vers d’autre sujet et en se tenant au caractère purement budgétaire de la discussion, le Premier ministre peut conclure la question budgétaire plus rapidement et se concentrer sur les grands dossiers qui ne semblent pas prêts d’être résolus.

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