Carte blanche

Le Front populaire comme réponse à la haine

Les élections du 26 mai 2019 ont frappé d’effroi les électeur-trice-s de gauche. Deux partis ayant fait de la haine leur fonds de commerce ont chacun récolté 27,8 et 20,4% des voix en Flandre. Ces résultats sont le fruit de cinq années de banalisation de la haine par le gouvernement de Charles Michel, ainsi que des dizaines d’années de stigmatisation de la Wallonie par les partis traditionnels de Flandre.

En tant que militant-e-s socialistes, nous souhaitons poursuivre la ligne politique qui s’est révélée la plus efficace face à l’extrême-droite : la solidarité, la démocratie et l’émancipation pour tou-te-s.

Notre région fait figure d’exception dans le paysage européen rongé par la montée de cette peste brune. Alors que l’extrême-droite progresse partout, celle-ci n’a guère dépassé les 4% en Wallonie. Ce résultat ne peut uniquement s’expliquer par la formule selon laquelle nous avons l’extrême-droite la plus bête du monde. Cette inexistence de l’extrême-droite en Wallonie est notamment le fruit d’une politique de proximité associative, syndicale et politique. Qu’il s’agisse du travail de terrain socialiste, écologiste, communiste, ou encore humaniste.

Cette figure d’exception de la Wallonie ne reste néanmoins pas garantie. Les votes blancs et nuls représentaient le 26 mai dernier 8,36% de suffrages exprimés, pire, 13,36% des inscrit-e-s ne se sont pas déplacé-e-s. Actuellement, environ 20% des wallon-ne-s ne se sentent représenté-e-s par aucun parti. Ces chiffres sont en hausse par rapport à 2014 et témoignent de la fragilité de la démocratie dans notre région.

Le combat que nous devons mener face à la haine ne pourra pas se réaliser sans une rupture avec ces dernières années de gouvernance. Ces dernières années n’ont pas seulement connu une restriction de l’accès aux services publics et de la sécurité sociale, mais leur sabotage pur et simple.

La généralisation de ce qu’on appelle l’État social actif a développé une culture de la défiance au sein même des institutions chargées d’aider les personnes dans le besoin. Le travail des assistant-e-s sociaux-ales s’est peu à peu orienté d’un rôle de soutien à un rôle de contrôle et de culpabilisation. Les réformes initiées au sein du travail social sont devenues telles que les travailleur-euses souhaitant exercer leur travail, avec éthique professionnelle, doivent désormais exercer de manière déviante en scindant le travail prescrit et le travail réel.

On ne peut espérer que l’ensemble de la population exprime un discours de tolérance et de compassion, valeurs fondamentales de la démocratie, si les pouvoirs publics entretiennent une culture de la défiance et de la culpabilisation à l’égard des personnes dans le besoin. Lutter contre l’extrême-droite et la haine ne peut qu’échouer si elle se limite à quelques discours d’après scrutin. En tant que jeunes socialistes, nous combattons la haine par la pratique de l’empathie, de la solidarité et le développement de l’émancipation de toutes et tous. Et c’est cette pratique que nous voulons voir exercer par l’ensemble des composantes de l’État.

Notre modèle n’est ni la défaite du Parti socialiste français de 2002 ni la collaboration d’Henri de Man en 1940. Notre modèle, c’est le Front populaire de Léon Blum, ayant rassemblé communistes, socialistes et radicaux. Notre modèle, c’est le progrès social et la préservation environnementale. Nous ne voulons pas voir notre jeunesse salie par 5 nouvelles années de repli sur soi et de rejet. Nous souhaitons pouvoir contribuer à une politique qui met l’humain et son environnement au centre des préoccupations politiques.

Aujourd’hui, ce Front populaire est rendu possible grâce à la convergence du Parti socialiste aux côtés d’Ecolo et du PTB. Ne cédons pas aux exigences des fascistes qui rêvent de nous voir divisés ; concentrons-nous sur les lignes communes de la gauche.

Julien Scharpé, militant aux jeunes socialistes du Brabant-Wallon

Sania Decelle, militante aux jeunes socialistes du Brabant-Wallon

Robin Perpète, conseiller communal à Villers-la-Ville

Tiffany Fevery, conseillère communale de Genappe

Kabir Reda , conseiller CPAS à Genappe

Audrey Job, militante aux jeunes socialistes du Brabant-WallonMohamed Youssouf Ali, conseiller communal à Tubize

Yéléna Matuziak, militante aux jeunes socialistes du Brabant-Wallon

Kilian Bourgeois, militant aux jeunes socialistes du Brabant-Wallon

Alexandre Nicaise, militant aux jeunes socialistes du Brabant-Wallon

Julien Vertenueil, militant aux jeunes socialistes du Brabant-Wallon

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