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Le FMI s’inquiète de la détérioration des finances publiques en 2016

La détérioration de la situation budgétaire de la Belgique en 2016 est une « source de préoccupation » aux yeux du Fonds monétaire international (FMI), qui recommande, lundi dans un rapport, la poursuite de réformes susceptibles de renforcer le potentiel de croissance et d’améliorer l’efficacité des services publics.

Présenté à l’issue d’une visite de deux semaines dans notre pays, le rapport du FMI souligne d’emblée les progrès réalisés depuis 2015 en matière de réformes économiques, notamment en matière de pensions, de modération salariale et de réduction ciblée de la pression fiscale via le glissement fiscal (tax shift). « Ces réformes montrent leurs premiers signes de succès », a constaté au cours d’une conférence de presse Christian Mumssen, le responsable de la délégation du FMI.

Mais l’année 2016 a été marquée par « un important dépassement de l’objectif en matière de déficit » public, attendu à près de 3% du PIB, pointe l’organisation internationale, qui recommande dans la foulée la mise en oeuvre d’un budget 2017 « crédible, s’appuyant sur des hypothèses réalistes en matière de recettes et de dépenses, et soutenu par des mesures de haute qualité ».

Certes, reconnaît le FMI, la détérioration des finances publiques est en partie due à des facteurs exceptionnels, comme les attaques terroristes. Mais les finances ont aussi souffert d’un recul des recettes, « dû au fait que le financement de la phase initiale du tax shift n’a pas encore été totalement réalisé ».

Le FMI estime en outre que la Belgique doit poursuivre les réformes afin d’améliorer son potentiel de croissance économique et d’accroître l’efficacité des services publics. Pour l’organisation internationale, « il existe une très large marge de manoeuvre pour rendre les dépenses plus efficaces ». Et le FMI d’évoquer: une réduction du niveau élevé des subsides, une répartition plus efficace des tâches entre les niveaux de pouvoir, une accélération de la réduction des effectifs publics, une meilleure coordination et un meilleur contrôle du processus budgétaire entre les niveaux de pouvoir et une amélioration du contrôle des allocations sociales et leur attribution sur base de critères de revenus, « en vue de mieux cibler les plus vulnérables ».

Toute nouvelle réforme fiscale devra veiller à sauvegarder les recettes tout en rendant le système mieux à même de soutenir l’emploi et la croissance, estime encore le rapport. En résumé: « le gros de la consolidation budgétaire doit venir du côté des dépenses ». Pour garantir un impact budgétaire neutre, il est notamment proposé de renforcer les taxes environnementales et de supprimer les déductions et exemptions, « y compris au niveau de la TVA et des véhicules de société ».

Le FMI suggère encore à la Belgique de définir une stratégie d’investissement cohérente en matière d’infrastructures « pour éliminer les goulots d’étranglement dans le transport », de renforcer la concurrence dans le secteur des services et d’améliorer le taux d’emploi, surtout des plus jeunes et des immigrants non-UE. « Il y a un potentiel énorme pour une plus grande participation au marché du travail », conclut Christian Mumssen, soulignant l’impact positif d’un taux d’emploi plus élevé face aux coûts du vieillissement.

Le rapport du FMI sera discuté prochainement par le conseil d’administration du FMI alors qu’un rapport plus fouillé sur la Belgique sera publié en mars 2017.

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