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Le dossier de Mehdi Nemmouche volé chez un avocat de la partie civile

Le Vif

Le parquet de Bruxelles a confirmé, mercredi matin, que Me Vincent Lurquin, l’un des avocats de la partie civile au procès de l’attentat au Musée juif de Belgique, a été victime d’un vol à son cabinet, chaussée de Gand à Berchem-Saint-Agathe, mardi soir entre 20h00 et 21h00. Il a constaté la disparition entre autres du dossier de l’attentat au musée juif précisément.

« Ce mardi 29 janvier 2019, les policiers de la zone Ouest ont été avisés d’un cambriolage dans un cabinet d’avocats, chaussée de Gand à Berchem-Sainte-Agathe. Le plaignant est avocat et a constaté la disparition de son ordinateur portable et de deux de ses dossiers dont celui concernant l’affaire ‘Nemmouche’ dans lequel il intervient en tant que représentant d’une partie civile », a déclaré le parquet de Bruxelles mercredi matin.

« De plus, le plaignant a également retrouvé sur son bureau une batte de baseball ainsi qu’une réplique d’une arme de type kalachnikov », modèle utilisé lors de l’attentat du 24 mai 2014, a-t-il ajouté.

Le parquet de Bruxelles, avisé des faits, a immédiatement ouvert une information judiciaire du chef de vol avec effraction et menaces par emblèmes.

Il a par ailleurs désigné la police judiciaire fédérale afin de diligenter de nombreux devoirs d’enquête dans le but d’identifier le ou les suspects et de les appréhender.

« Le procès doit se poursuivre sereinement, sans haine et sans crainte »

Le procès de l’attentat au Musée juif de Belgique « doit se poursuivre sereinement » à la cour d’assises de Bruxelles, a réagi mercredi à l’interruption d’audience Me Vincent Lurquin, avocat de la partie civile, après le vol à son cabinet mardi soir d’une partie du dossier. Une batte de baseball et une réplique de kalachnikov ont également été retrouvées sur son bureau en lieu et place du dossier.

« Ceux qui veulent nous faire peur ne gagneront pas. Il faut continuer ce procès et aider les jurés à juger sans haine, sans crainte. C’est leur serment », a déclaré Me Lurquin, qui a précisé que « rien ne changeait malgré la menace ». « L’audience était assez longue hier, je suis rentré vers 20h », a relaté le pénaliste. « J’ai vu des tiroirs ouverts, avant de pénétrer dans mon cabinet. Et, là, sur le bureau même se trouvait la batte de baseball et cette kalachnikov que l’on voit maintenant depuis 15 jours -un jouet, je suppose. J’ai ensuite appelé la police et on a remarqué que (les cambrioleurs) avaient fouillé tout le cabinet. »

Selon l’avocat, les services de police sont restés jusque 2h du matin, dans la nuit de mardi à mercredi. Me Lurquin considère que l’exhibition de cette réplique d’arme et le vol d’une partie du dossier sur l’attentat au Musée juif, dont le procès s’est ouvert le 10 janvier devant un jury populaire, est « un signal ». « Ce n’est pas une erreur » mais « je ne sais par qui » ce message est envoyé, a-t-il indiqué. L’avocat de l’artiste chilienne de 81 ans, présente sur les lieux au moment de la tuerie au Musée juif le 24 mai 2014, a cependant tenu à relativiser cette menace, assurant que cela faisait partie du métier d’avocat. Une enquête, confiée à la police judiciaire fédérale, a été ouverte. Le laboratoire scientifique s’est également rendu sur place mardi soir.

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