Bernard Gustin CEO de Brussels Airlines © BELGA

Le directeur de Brussels Airlines plaide pour un « plan engageant d’unité nationale »

Bernard Gustin, le CEO de Brussels Airlines, plaide pour un « plan d’unité nationale », pluriannuel et engageant afin de sortir de l’ornière causée par la réglementation sur les nuisances sonores provoquées par les avions survolant Bruxelles.

« Nous n’avons pas besoin d’un aéroport qui doit être restreint. Celui-ci doit être développé et il faut arrêter de survoler Bruxelles comme on le fait aujourd’hui », a-t-il confié lors d’un entretien avec l’agence Belga à l’occasion des quinze ans d’existence de la compagnie aérienne.

Le plan en question doit donc être fort, engageant et rassembler tous les acteurs concernés, y compris politiques, autour de la table. Il doit aboutir à un cadre juridique stable et à de la transparence. Les mesures qui en sortiront doivent s’attaquer tant aux approches économique qu’environnementale de la problématique. « Certains sujets seront résolus à court terme, d’autres non », reconnait Bernard Gustin, « mais il faut prendre des engagements et s’y tenir ».

Il se dit plus favorable aux solutions qu’aux menaces, contrairement à celle proférée il y a quelques jours par son homologue de Ryanair, qui a annoncé un gel des investissements à Brussels Airport tant qu’aucune issue positive n’était trouvée.

« Il doit y avoir une solution alliant croissance économique et environnement. Je ne peux pas croire qu’elle n’existe pas », avance d’ailleurs le CEO, ajoutant que des normes sonores plus strictes au-dessus de la capitale auraient un impact de « plusieurs millions d’euros » pour son entreprise.

Brussels Airlines, le principal client de l’aéroport, entend malgré tout continuer à croître dans les mois à venir. « Derrière nous, il y a Lufthansa (propriétaire à 100% de la compagnie depuis le début de cette année) et eux aussi veulent accroître l’activité ici étant donné que les autres hubs sont presque saturés », constate le dirigeant de la compagnie.

« Je ne comprendrais pas que l’aéroport, qui est, certes, situé près de la ville mais qui est relié par le train et dispose d’infrastructures de qualité et d’un marché plus grand que celui d’Amsterdam par exemple, reste coincé à 21 millions de passagers, alors que Schiphol en accueille plus de 63 millions », illustre-t-il, se désolant de ce constat.

A ses yeux, un aéroport et de la connectivité sont essentiels au développement économique d’une région ou d’une ville. Le lien entre la capitale et Brussels Airport doit être recréé, à l’image d’Anvers et de son port. « C’est tout de même la position de Bruxelles dans le monde qui se joue », conclut-il.

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