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Le contrôle budgétaire n’a amélioré « ni la justice fiscale ni la justice sociale »

Le front commun syndical CSC/FGTB/CGSLB a estimé lundi que le contrôle budgétaire, bouclé par le gouvernement fédéral pendant le week-end, n’apporte « ni justice fiscale ni justice sociale ».

Les syndicats se disent en désaccord avec l’analyse du gouvernement selon laquelle la politique menée commence à porter ses fruits au niveau de la croissance et de l’emploi. « Cette façon de présenter les choses ne correspond pas à la réalité des faits: notre pays ne profite pas suffisamment de la faible embellie conjoncturelle en Europe. Le rapport annuel de l’Onem montre noir sur blanc que depuis l’entrée en fonction du gouvernement Michel, le taux d’emploi stagne. »

Les syndicats dénoncent en outre le tax-shift et « le trou » qu’il crée au niveau des recettes fiscales. « D’ici 2020, on estime qu’à la suite de la réduction des cotisations patronales, l’emploi n’aura augmenté que de 39.840 unités, chiffre dont il faut déduire l’impact négatif (sur l’emploi) des mesures compensatoires encore à appliquer. Cela donne donc un coût d’au moins 74.000 euros par emploi. Question efficacité, on peut mieux faire! « , dénonce le front commun syndical.

Parallèlement, les syndicats regrettent l’absence des « réformes fiscales promises, comme un impôt sur les plus-values » alors que « les mesures d’austérité antisociales décidées lors de la conception du budget initial 2017 sont intégralement maintenues, dont 150 millions sur les indemnités d’invalidité et de maladie et 20 millions sur les allocations de crédit-temps. »

CSC, FGTB et CGSLB s’indignent enfin de la réaction patronale au contrôle budgétaire. « Alors qu’il faut encore au moins 6,6 milliards d’euros pour couvrir le tax-shift, ils veulent déjà creuser un nouveau trou par une réforme généreuse, mais inefficace de l’impôt des sociétés. Un mois et demi à peine après avoir donné leur aval à un accord interprofessionnel impliquant une augmentation salariale de 1,1% hors index, ils lancent une nouvelle attaque contre l’index. Alors qu’il n’y a toujours aucune preuve que les flexi-jobs contribuent à lutter contre le chômage, bien au contraire, on se dirige déjà vers un élargissement de ceux-ci à d’autres secteurs. La seule chose que l’on puisse dire sur ce contrôle budgétaire, c’est que le gouvernement est aux petits soins pour les employeurs », concluent les syndicats.

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