Réunion du PS et du PTB à Charleroi © BELGA

Le climat se tend entre le PS et le PTB

Le climat ne semble pas être au beau fixe entre le PS et le PTB alors que les deux partis pourraient former des alliances dans certaines villes de Wallonie.

A Charleroi, le bourgmestre sortant, Paul Magnette (PS), a rencontré jeudi des représentants du PTB. « Ce n’est pas simple », a-t-il confié au journal « Le Soir ».

Le socialiste reproche aux communistes de ne pas venir avec des propositions concrètes ou d’avancer des propositions relevant davantage de la Région. « En entrant et en sortant, ils disent exactement la même chose. On a l’impression qu’ils sont toujours en campagne », ajoute-t-il, tout en précisant qu’il veut « aller jusqu’au bout des choses » à condition « qu’eux aussi jouent le jeu ».

Dimanche, sur le plateau de « C’est pas tous les jours dimanche » (RTL-TVi), la réponse de l’un des représentants du PTB à Charleroi, Germain Mugemangango, ne s’est pas fait attendre. « Il y a une forme de condescendance, de mépris. M. Magnette aime bien faire le professeur », a-t-il répliqué.

Aux yeux du bourgmestre carolorégien, dont le parti détient toujours la majorité absolue, le PTB doit réaliser qu’il ne peut obtenir 100% de son programme. « Si on rédige un programme de majorité, c’est un programme aux trois quarts PS et un quart PTB », avertit-il.

Réponse du PTB: « On ne veut pas être la 5e roue du carrosse pour un projet qui n’est pas le nôtre ». Les choses ne semblent pas se passer tellement mieux à Liège, où le bourgmestre sortant, Willy Demeyer, consulte les différents partis avec lesquels il pourrait former une majorité. « On est dans un poker menteur qui ne me plaît pas trop », juge le député Raoul Hedebouw (PTB).

Tant le PS que le PTB attendent de l’autre qu’il joue franc jeu. M. Magnette appelle le parti de gauche radicale à choisir sa voie, entre un mélange de poujadisme et de populisme à la manière du Mouvement 5 étoiles en Italie et le sens des responsabilités à la manière de Syriza en Grèce, de Podemos en Espagne ou des communistes au Portugal.

« Le PTB ne veut pas devenir Syriza », a tranché M. Hedebouw. « C’est un parti qui se réclame de la gauche radicale et qui applique aujourd’hui l’austérité en Grèce ». Si les relations sont difficiles, le député mise sur la mise sur pied de « deux ou trois » coalitions de gauche en Wallonie et à Bruxelles. Des discussions sont également en cours à Molenbeek et à Herstal, où le PS tend la main au PTB. Les discussions se passent « dans le respect », a confié le bourgmestre de la commune de la périphérie liégeoise, Frédéric Daerden (PS). « C’est possible, j’ose espérer et je suis sincère quand je leur propose », a-t-il dit.

A droite, on doute de cette sincérité. « On est dans un moment de communication: certains socialistes veulent montrer que le seul vote utile à gauche, c’est le PS », a affirmé le ministre Jean-Luc Crucke (MR). La FGTB réitère quant à elle son appel à la constitution de majorités de gauche en Wallonie, réunissant le PS, le PTB et Ecolo.

« Le 14 octobre, la gauche a gagné, la droite a perdu. C’est la sociologie de la Wallonie, qu’on l’aime ou pas », a résumé le secrétaire général, Thierry Bodson.

Belga

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