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Le classement des prisons les plus surpeuplées du pays

En 2016, les prisons du pays ont accueilli une population journalière moyenne de 10.618,8 personnes. Sur l’ensemble de l’année passée, la surpopulation carcérale a atteint 9,60%, soit une diminution de presque 15% par rapport à 2013, ressort-il du rapport annuel de la Direction générale des établissements pénitentiaires (DG Epi), publié mardi soir.

En mars 2017, la surpopulation carcérale était en hausse avec une moyenne de 16,4%, d’après les chiffres de l’administration pénitentiaire. Mais pour l’ensemble de l’année 2016, ce pourcentage est bien en baisse par rapport aux années précédentes: 9,60%, contre 10,10% en 2015 et 24,10% en 2013.

La prison de Dinant était de loin la plus surpeuplée du pays, avec un taux moyen de détenus en surnombre de 64%. Suivent les prisons de Berkendael (42%), Namur (41,9%) et Jamioulx (35,2%).

En Flandre, les prisons les plus surpeuplées étaient Anvers (34,8%) et Malines (34,6%).

A l’inverse, 13 autres établissements du pays affichaient en 2016 une population moyenne inférieure à leur capacité, ce qui n’exclut pas qu’elles aient connu des périodes de surpopulation certains mois ou dans certaines sections.

Les raisons de la diminution de la surpopulation sont « les réalisation des Masterplans I et II, l’ouverture du Centre de psychiatrie légale de Gand, pouvant accueillir et traiter 264 internés dans des conditions adéquates, l’augmentation des expulsions de détenus en situation illégale, et un nombre croissant d’octrois de surveillance électronique », analyse la DG Epi.

En 2016, aucun détenu rattaché à un établissement fermé ne s’est évadé, et seuls six détenus se sont enfouis d’établissements ouverts ou semi-ouverts, pointe par ailleurs le rapport d’activités. En 2012, on comptait encore 47 évasions, dont 14 depuis un établissement fermé.

Tant le ministre de la Justice Koen Geens que Jean-Paul Janssens, président du SPF Justice, reconnaissent toutefois à l’entame du rapport que 2016 fut une année tumultueuse, marquée par le contexte sécuritaire et aussi une longue grève d’avril à juin. « Afin de faire face aux conséquences d’un conflit social de longue durée dans certaines prisons et pour empêcher une crise humanitaire, j’ai dû prendre une initiative sans précédent, à savoir le recours à des militaires dans les prisons afin de maintenir les conditions de vie des détenus à un niveau acceptable », rappelle ainsi M. Geens.

Malgré ces tensions avec les agents pénitentiaires, le projet « Travailler autrement » a abouti. Un groupe d’experts a visité chaque prison pour procéder à un exercice de recalcul des postes de travail. La validation de ces exercices et l’implémentation de leurs résultats dans les prisons « sont des points cruciaux pour l’année 2017 », relève le rapport annuel.

Le protocole d’accord signé par les syndicats et le ministre de la Justice Koen Geens après la grève prévoyait l’engagement de 480 statutaires supplémentaires dont 386 agents pénitentiaires. En date du 1er janvier 2017, 93,69% du personnel prévu, toutes catégories confondue, était effectivement en fonction.

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