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Le choix du commissaire européen se fera attendre pendant 2 ou 3 semaines

Le Vif

Les formateurs Charles Michel (MR) et Kris Peeters (CD&V) n’ont pas transmis d’avis au premier ministre démissionnaire Elio Di Rupo à propos du candidat belge à la Commission européenne, a-t-on appris jeudi de sources concordantes. Le nom retenu par les partenaires de la coalition suédoise ne sera manifestement pas connu avant la mi-août quand les co-formateurs entameront la deuxième phase des négociations, qui associera les quatre partis.

Dans la foulée des élections européennes, une nouvelle Commission européenne doit se mettre en place sous l’égide de Jean-Claude Juncker. Les Etats membres remettent le nom de leur futur commissaire petit à petit au Luxembourgeois. M. Di Rupo attendait un avis des co-formateurs sur la question pour ce jeudi mais il devra patienter encore un peu. Trois noms circulent pour cette fonction: Marianne Thyssen (CD&V), Didier Reynders (MR) et Karel De Gucht (Open Vld).

Les partis de la « suédoise » -N-VA, MR, CD&V et Open Vld- ne sont entrés officiellement en négociation que vendredi passé. Jusqu’à présent, les groupes de travail se sont mis à l’oeuvre et des entretiens bilatéraux sont prévus avant le début de négociations à 4 vers la mi-août. Or, le choix du commissaire européen est un des éléments de l’équilibre général que les coalisés devront trouver. L’accord sur le nom du successeur de M. Gucht donnera une indication déterminante sur le nom du futur premier ministre, pour lequel tant M. Peeters que M. Reynders sont cités. Au cabinet de M. Juncker, on maintient l’importance de l’échéance du 31 juillet donnée aux gouvernements. Ces derniers jours, plusieurs Etats membres ont d’ailleurs annoncé leur candidat pour le poste de commissaire.

La France a confirmé mardi le choix de l’ancien ministre des Finances Pierre Moscovici, la Hongrie a présenté mercredi son ministre des Affaires étrangères Tibor Navracsics et la Suède a reconduit jeudi Cecila Malmström. En Bulgarie, où le gouvernement est tombé la semaine dernière, les forces politiques du pays s’activent pour désigner un candidat avant la formation d’une nouvelle équipe, qui ne sera pas sur pied avant le mois d’octobre, note-t-on également du côté de M. Juncker. S’ils ne parviennent pas à se décider à temps, les formateurs belges pourraient choisir de s’en remettre au jugement du futur président de la Commission.

Ce dernier ne cache en effet pas sa préférence pour des listes de candidats, plutôt qu’une personnalité unique. Tous les observateurs européens s’accordent à dire en tout cas qu’une désignation tardive compromet les chances d’un pays d’obtenir un bon portefeuille. Le délai annoncé « n’aidera pas la Belgique dans les négociations », soulignait jeudi un diplomate européen. Une désignation rapide doit aussi permettre aux futurs commissaires de se préparer pour les difficiles auditions qui les attendent devant le Parlement européen. Les eurodéputés sont bien déterminés à évaluer en profondeur les compétences des candidats.

Par le passé, ils n’ont pas hésité à renvoyer chez eux des personnalités jugées peu aptes ou politiquement incorrectes. Du côté de la représentation belge auprès de l’UE, on se rassure en rappelant que les arbitrages finaux ne seront pas rendus avant le sommet du 30 août, qui doit permettre de désigner le futur Haut représentant à la politique étrangère de l’Union. Etant donné que celui-ci est un membre de la Commission, dont il est vice-président, le poste doit être pris en considération pour les différents équilibres à respecter au sein de la Commission Juncker.

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