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Le CD&V et le MR ont franchi le cap de la « suédoise », laissant la porte ouverte au cdh

Le Vif

La situation politique belge s’est clarifiée en quelques jours. Le PS et le cdH, avec le FDF à Bruxelles, ont finalisé leurs accords régionaux et communautaire, et désigné lundi leurs nouveaux ministres. Quelques heures plus tard, c’était au tour du MR, de l’Open Vld, du CD&V et de la N-VA de décider d’entrer en négociations avant que le roi ne désigne Charles Michel et Kris Peeters formateurs.

La situation politique belge s’est clarifiée en quelques jours. Le PS et le cdH, avec le FDF à Bruxelles, ont finalisé leurs accords régionaux et communautaire, et désigné lundi leurs nouveaux ministres. Quelques heures plus tard, c’était au tour du MR, de l’Open Vld, du CD&V et de la N-VA de décider d’entrer en négociations avant que le roi ne désigne Charles Michel et Kris Peetersformateurs.

Dans son discours du 21 juillet, le chef de l’Etat a formé le voeu que « les gouvernements de l’Etat fédéral et des entités fédérées soient tous à pied d’oeuvre sans tarder ». Si les accords étaient conclus dans les Régions wallonne et bruxelloise et à la Fédération Wallonie-Bruxelles, les négociations patinaient en Flandre pour cause de tiraillements entre la N-VA et le CD&V tandis que le fédéral nageait dans le brouillard.

L’idée d’une reconduction de la tripartite classique a vécu, provisoirement au moins. Souhaitée par les socialistes francophones, elle n’a manifestement pas séduit les libéraux et le CD&V. Elle souffrait de handicaps certains: elle éjectait des nationalistes flamands qui ont triomphé aux élections et auraient torpillé pendant 5 années de plus les partis flamands qui se seraient lancés dans l’aventure. Elle en revenait en outre à mettre au centre du jeu la famille socialiste, en particulier un PS honni par la N-VA et qui a renvoyé pour une législature de plus les libéraux francophones dans l’opposition.

Le CD&V a manifestement surmonté ses réticences à l’égard d’une coalition « suédoise » et accepté de faire monter l’Open Vld dans l’attelage flamand. Kris Peeters, qui devra céder sa place de

ministre-président flamand, s’est vu confier la mission de formateur aux côtés de Charles Michel. Faut-il y voir les prémices d’une accession de l’ex-premier flamand au 16 rue de la Loi? La figure de proue des chrétiens démocrates flamands y trouverait un poste à la mesure de ses ambitions même s’il n’a jamais caché sa préférence pour la place des Martyrs. Une hypothèque pèse toutefois sur ce scénario: les libéraux constituent la première famille politique de cette alliance et le MR serait dès lors en droit de revendiquer le poste, d’autant plus qu’il ne dispose que de 20 sièges sur les 63 sièges francophones de la Chambre.

La coalition est-elle déjà figée? En sortant du Palais, Kris Peeters a ouvert une nouvelle fois la porte au cdH. Le 24 juin, les centristes francophones ont pourtant rejeté la note de l’informateur -et

président de la N-VA- Bart De Wever, et leur président, Benoît Lutgen, a fait savoir qu’il n’entrerait pas dans des négociations avec les nationalistes flamands. Il a maintenu jusqu’à présent sa position et le communiqué qu’il a diffusé mardi, après le Conseil du MR, n’était pas tendre à l’égard du président des libéraux. En tant qu’informateur, Charles Michel n’a pas proposé de formule sans la N-VA, a accusé M. Lutgen qui a dénoncé l’attitude d’un MR prêt à aller au pouvoir à tout prix.MM. Peeters et Michel commenceront leurs travaux dans la discrétion, ont-ils indiqué. Mercredi, des réunions entre collaborateurs sont prévues mais pas encore de discussions entre représentants politiques. Le temps peut-être de laisser au cdH la possibilité de réfléchir une nouvelle fois.

Si le scénario d’une suédoise, avec ou sans cdH, se concrétise, le PS serait rélégué dans l’opposition après 26 ans de participation au gouvernement fédéral. Les socialistes ont réagi mardi dans un

communiqué laconique dénonçant le reniement du MR et exprimant leurs craintes pour les francophones, Wallons et Bruxellois, de Belgique. Ils ont par ailleurs pris acte de la démission de Paul Magnette de la présidence faisant fonction du parti. Elio Di Rupo reprendra la direction de plein exercice du PS tout en menant à bien sa tâche de premier ministre en affaires courantes.

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