Jean-Luc Crucke © Belga

Le budget wallon adopté en commission

Sans surprise, le budget wallon – qui prévoit un déficit de 435 millions d’euros en 2020 et postpose le retour à l’équilibre des finances régionales à 2024 – a été adopté vendredi après-midi en commission du Parlement de Wallonie, majorité (PS-MR-Ecolo) contre opposition (cdH et PTB). Il sera soumis le 19 décembre au vote de la séance plénière.

Les arguments étaient connus: d’un côté la majorité régionale, ministre du Budget en tête, pour qui la sauvegarde de la planète vaut bien une dette, fût-elle importante; de l’autre, l’opposition selon laquelle la Wallonie vit bien au-dessus de ses moyens et hypothèque dès lors son avenir.

« La réponse budgétaire que nécessitent la transformation durable de l’économie et le changement climatique doit s’inscrire dans la durée au lieu d’être temporaire », avait ainsi défendu Jean-Luc Crucke (MR) en début de semaine. « Si une chose vaut vraiment la peine qu’on la fasse, il devrait valoir la peine qu’on la finance », avait-il ajouté.

Dans les rangs de l’opposition, c’est la dette « abyssale et jamais vue », couplée à « un abandon des plus fragiles » qui était plutôt pointée du doigt. « Le gouvernement met de l’argent pour l’écologie et pour l’économie mais il n’y a rien pour maintenir le filet de sécurité qui empêche une partie de la population, la plus fragilisée, de tomber dans la pauvreté », avait notamment regretté le chef de groupe humaniste au parlement régional, François Desquesnes.

Ce vendredi, les lignes n’ont pas bougé, chaque camp défendant ses positions au cours d’une séance qui a débuté par la « session de rattrapage’ imposée par le cdH au ministre-président, Elio Di Rupo (PS), et à la ministre régionale de l’Environnement, Céline Tellier (Ecolo). Ces derniers ont été soumis à une nouvelle salve de questions de la part de l’opposition, la majorité dénonçant, elle, « un détournement » du règlement du parlement au profit d »un coup de com' » et estimant que « toutes les réponses avaient déjà été apportées par les ministres en commission ».

Les débats ont également été marqués par les amendements déposés par le gouvernement – et adoptés à l’unanimité – dans le cadre du recours, devant la Cour constitutionnelle, de l’assureur liégeois Intégrale contre le décret gouvernance, un recours qui pourrait conduire à une annulation, totale ou partielle, de ce texte emblématique.

Face à cette menace, le gouvernement a décidé d’amender le décret budgétaire, en y intégrant les bases de son avant-projet de décret extrayant Intégrale du champ d’application du décret gouvernance et modalisant la procédure d’avis conforme pour les sociétés dont l’actionnariat est constitué de prises de participations mineures sinon marginales d’intercommunales.

Des amendements visant à garantir la situation des citoyens déjà engagés dans une vente en viager, dont le régime avantageux sera supprimé au 1er janvier prochain, ont également été défendus par la majorité.

Au terme des discussions, le budget 2020 a finalement été adopté par la commission, majorité contre opposition. Il sera soumis au vote de la séance plénière le 19 décembre prochain.

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