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Le budget wallon 2016 approuvé majorité contre opposition

Le parlement de Wallonie a approuvé jeudi, majorité contre opposition, le second ajustement du budget 2015 et le budget initial 2016, au terme d’une journée et demie de débats marqués par les différends entre la coalition PS-cdH et le MR vis-à-vis du gouvernement fédéral. Mais aussi du traditionnel échange de galéjades.

Dans sa trajectoire de retour à l’équilibre budgétaire en 2018, l’équipe Magnette-Prévot s’est accordée sur un déficit 2016 de 386 millions d’euros.

Entre Disney, le roi Philippe et « Joëlle », la facétieuse fin d’année du parlement wallon

Après une journée et demie d’austères débats budgétaires et les derniers votes de 2015, le parlement de Wallonie n’a pas dérogé à l’une de ses traditions les plus appréciées de fin d’année: l’échange de galéjades entre le chef de groupe du premier parti d’opposition et le représentant du gouvernement.

Extraits choisis:

De cette année parlementaire, le fait marquant selon Pierre-Yves Jeholet (MR) aura été la visite du roi Philippe au Saint-Gilles et, a-t-il imaginé, « l’appel à l’aide (du député PS Alain) Onkelinx à Sa Majesté, le priant d’utiliser toute son influence pour trouver une solution au cumul des parlementaires de cette assemblée ». « Sa Majesté l’a promis à M. Onkelinx, il lui remettra un rapport d’ici la fin janvier », a assuré M. Jeholet sous les rires des députés.

Le réformateur s’est ensuite permis d’annoncer quelques scoops dont il croit détenir la primeur du gouvernement pour le début 2016: « le gouvernement déposera d’ici le 15 février un plan Marshall 69.0, dont on n’a pas encore beaucoup d’informations aujourd’hui. Deuxième scoop: après le coming out de M. Puget (l’unique député du PP devenu indépendant cette semaine, NDLR), il rejoint Ecolo qui forme enfin un groupe politique, au grand bonheur de M. Hazée » (le chef de file d’Ecolo qui se plaint régulièrement de ne pas pouvoir former un groupe politique à part entière avec quatre députés au lieu de cinq).

« En 2016, moins de grèves, moins de piquets, et donc le PTB découvre enfin le chemin de la commission du Budget », a lancé M. Jeholet à l’adresse des deux députés du parti radical, parfois absents pour assurer la présence sur le terrain. Tous ont applaudi de bon coeur. « Le cdH continue à faire trembler le gouvernement sur 36 questions d’actualité lors du premier semestre 2016, dont 34 posées à MM. Prévot, Collin et Di Antonio », les trois ministres cdH du gouvernement, a ajouté M. Jeholet sous des applaudissements divers.

Evoquant l’action du président de l’assemblée pour dynamiser le parlement, Pierre-Yves Jeholet a vu André Antoine distribuer des sets de tables aux couleurs du parlement wallon dans tous les restaurants de Wallonie, des casquettes au festival de Dour et aux Francopholies de Spa, des bagues à cigares wallons, ou renouveler le site internet afin de… doubler le nombre de photos le représentant. Les applaudissements et cris d’encouragement ont fusé à la fin de cette boutade.

Répondant au nom du gouvernement comme l’avait fait Paul Magnette l’an dernier, le vice-président cdH Maxime Prévot a joué l’auto-dérision, au départ d’une certaine habitude de M. Jeholet d’évoquer les classiques de Disney. « Vous avez conclu les débats budgétaires en évoquant la Belle au bois dormant (pour parler de la Wallonie, ndlr), l’an dernier vous parliez du Petit chaperon rouge, je vois votre parfaite connaissance des classiques de Disney », a-t-il entamé.

« Vous avez fustigé le fait que le ministre du Budget (Christophe Lacroix, ndlr) n’est pas suffisamment Picsou à votre estime, que notre Reine des neiges (Eliane Tillieux, ndlr) n’est pas suffisamment proactive sur l’emploi, que Ferdinand le Taureau (le ministre de l’Agriculture René Collin, ndlr)… », a poursuivi M. Prévot sans pouvoir terminer, interrompu par les rires. Il a comparé M. Jeholet au vizir Jafar « qui souhaite prendre la place sultan » et crée ainsi « une sorte d’atmosphère d’hystérie démoniaque mortifère – Joëlle (Milquet), si tu nous entends… ». Et de conclure en appelant chacun à ce que l’année 2016 permette d’aller de l’avant avec les députés de la minorité, tout en continuant de leur proposer « des occasions de nous critiquer ».

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