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Le Bois du Cazier se souvient, sous la pluie, de la catastrophe minière de 1956

Les cérémonies de commémoration de la catastrophe du Bois du Cazier se sont déroulées sous la pluie, mardi à Marcinelle (Charleroi), en présence d’associations de mineurs venues rappeler cet accident minier qui avait fait 262 victimes le 8 août 1956.

A 08h10, comme chaque année, la cloche Maria Mater Orphanorum a tinté à 262 reprises, rappelant les noms des 262 victimes, de douze nationalités, qui ont péri le 8 août 1956 au Cazier. Cette année, les cérémonies ont englobé, dès dimanche dernier, une « Fête de la gratuité », qui a attiré 1.350 visiteurs. Elle était organisée dans le cadre du 5e anniversaire de la reconnaissance par l’Unesco du Cazier parmi les sites majeurs de Wallonie, aux côtés du Grand-Hornu, de Bois-du-Luc et de Blegny-Mine. La messe catholique, rappelant que les victimes de la catastrophe appartenaient majoritairement à cette religion, a été célébrée lundi soir. Au même moment, une plaque commémorative du « Devoir de mémoire du Fief de Lambrechies », évoquant la catastrophe minière du 15 mai 1934 qui avait fait 57 morts, a été posée dans cette commune de Quaregnon. Mardi matin, après les tintements de cloche, une cérémonie pluriconfessionnelle a eu lieu, en présence de Willy Borsus, ministre-président de la Région wallonne, de Marie-Christine Marghem, ministre fédérale de l’Énergie, du secrétaire d’État aux Affaires étrangères d’Italie, Vincenzo Amendola et de l’ambassadeur d’Italie, Elena Basile, ainsi que de la plupart des membres du collège communal de Charleroi. Tour à tour, les représentants laïcs et des religions catholique, protestante, orthodoxe, juive et musulmane ont pris brièvement la parole. Willy Borsus, évoquant la catastrophe du 8 août, a insisté sur l’apport des travailleurs italiens venus en Belgique dès l’après-guerre, et sur l’aide qu’ils avaient apportée au redressement du pays. La ministre Marghem, soulignant l’enchainement tragique des événements ce jour-là, a mis en avant la solidarité qui s’était manifestée et la nécessité d’une vigilance permanente sur les lieux de travail. Un cortège, avec les associations d’anciens mineurs, s’est ensuite dirigé vers les différents dépôts de fleurs, au monument aux victimes, puis au cimetière de Marcinelle. Il s’est ensuite recueilli au pied des monuments dédiés aux mineurs et au sacrifice des mineurs italiens. Ce 61e anniversaire voit également se tenir une exposition venant pour la première fois de Manopello, dans les Abruzzes, d’où provenaient 22 des victimes du Cazier. Intitulée « Cuore amaro », elle se tiendra jusqu’au 10 septembre. Elle rassemble à l’initiative de familles et de proches des victimes, des journaux, hebdomadaires et revues belges et italiens, de l’époque de la catastrophe.

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