Équilibre hommes-femmes © Getty Images/iStockphoto

Le Belge accorde plus d’importance à l’équilibre homme-femme qu’à la diversité

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Il faut autant d’hommes que de femmes en politique. Le Belge est d’accord sur ce point. La question de savoir s’il faut également un équilibre en termes d’origine lui semble nettement moins évidente.

La classe politique doit-elle être équilibrée en termes de genre et d’origine ? Les chercheurs de l’Université de Gand ont demandé aux répondants d’une enquête d’indiquer leurs préférences sur une échelle de dix points. L’équilibre entre les hommes et les femmes vaut 7,4 et l’équilibre ethnique 5,8. Un examen plus approfondi de ces moyennes révèle des différences intéressantes entre les groupes linguistiques, les sexes et les générations.

Par exemple, les jeunes répondants flamands (18-34 ans) attachent le moins d’importance à un équilibre politique entre les sexes (6,8). Les Flamands de 65 ans et plus sont les plus sensibles (7,4). Mais il ne faut pas conclure pour autant que ces jeunes sont plus indifférents, dit la chercheuse Sigrid Van Trappen de l’Université de Gand. « Ils ont grandi avec des femmes bourgmestres, députées ou ministres. Ils pensent que c’est plus naturel que les répondants plus âgés, pour qui c’était parfois un sujet de discorde. »

L’âge joue également un rôle dans l’équilibre en termes d’origine : plus l’électeur est jeune, plus il trouve cet équilibre dans la diversité. Il en va de même pour le niveau d’éducation : plus le niveau d’éducation est élevé, plus il est important. Van Trappen : « C’est conforme à une autre conclusion de l’étude. Les électeurs plus âgés et moins instruits sont plus susceptibles d’être plus conservateurs et méfiants à l’égard de la « population étrangère ». C’est ainsi que le Vlaams Belang compte le plus grand nombre d’électeurs peu instruits parmi ses électeurs et le plus petit nombre de jeunes électeurs (18-34 ans), tandis que Groen et le SP.A obtiennent de meilleurs résultats auprès des jeunes, qui deviennent de plus en plus citoyens du monde. »

Pas important

Il est intéressant de voir combien de répondants donnent un zéro, un cinq ou un dix. Cela montre à quel point la polarisation est importante. Les différences entre le genre et l’origine sont remarquablement grandes, dit Van Trappen : « 36% des personnes interrogées considèrent que la représentation des femmes est ‘très importante’ ou lui accordent un score élevé. En d’autres termes, la grande majorité des électeurs y attachent de l’importance. »

C’est différent pour l’origine migratoire. Seuls 15% trouvent cet équilibre « très important ». Les répondants étaient aussi remarquablement plus souvent indifférents à la diversité en fonction de l’origine qu’en fonction du sexe (19 % contre 14 %). « Au bas de l’échelle, dans la catégorie zéro, il y a aussi une distinction claire. Seulement 5% des personnes interrogées ne considèrent pas l’équilibre entre les sexes comme important, 10% sont de cet avis pour les politiciens issus de l’immigration. Ces chiffres montrent qu’il y a beaucoup plus de polarisation autour du contexte migratoire qu’autour du genre ».

Pour expliquer le soutien accru en faveur de l’équilibre hommes-femmes, M. Van Trappen souligne, entre autres choses, l’attention inégale que les politiciens eux-mêmes accordent à ces questions. « Des recherches antérieures ont montré que les présidents des partis attachent relativement peu d’importance à une liste équilibrée en termes d’origine. Ils trouvent le mélange de genres et d’âges beaucoup plus important. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire