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Lancement du pacte national pour l’investissement en Belgique

Le comité stratégique a officiellement remis mardi au Premier ministre Charles Michel, lors d’une cérémonie en grandes pompes, organisée dans le musée rénové de l’Afrique à Tervuren, le Pacte National pour les Investissements Stratégiques (PNIS), un plan qui pèse 150 milliards de projets à l’horizon 2030.

Le pacte public-privé (la facture se diviserait selon une clé 45-55%) est décliné en six axes: la transition numérique, la cybersécurité, l’enseignement (du numérique), les soins de santé (données numérisées), les projets énergétiques et la mobilité. Cette injection assurerait à la Belgique un taux de croissance d’1,5 à 2% par an jusqu’en 2030, assurent les auteurs du pacte. Sans lui, ce serait une perte de prospérité de l’ordre de 50 milliards d’euros. Actuellement, les investissements publics atteignent 2,2% du PIB en Belgique contre 3,2% en Europe. Pour le Premier ministre Charles Michel, c’est un « nouvel eldorado » qui attend la Belgique.

Les représentants des Régions ont généralement accueilli favorablement l’initiative, tout en soulignant les efforts déjà réalisés en termes d’investissement. En la matière, l’argent est le nerf de la guerre. Les capitaines d’industrie assurent de leur bonne volonté. « Les capitaux sont mobilisables », ont-ils répété.

Du côté des pouvoirs publics, l’enjeu sera budgétaire et européen, s’agissant de convaincre la Commission de modifier les règles d’investissement. Les entrepreneurs invitent à davantage faire appel aux structures de partenariat public-privé (PPP) et suggèrent un cadastre du patrimoine public à rénover. Ils en appellent aussi à la gouvernance et à la sécurité juridique administrative face à un Conseil d’Etat jugé empêcheur de tourner en rond.

Alors que l’ensemble des acteurs présents ont souligné la nécessité de dépasser les clivages politiques, le lancement du pacte est toutefois marqué par un premier faux-pas après le boycott de la cérémonie par les ministres-présidents de la Région bruxelloise et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les socialistes Rudi Vervoort et Rudy Demotte qui y voient une opération de « propagande » électorale.

Le Premier ministre n’a pas souhaité entrer dans la polémique. « C’est leur choix politique », a-t-il commenté en marge de la cérémonie, en disant vouloir travailler pour l’avenir des onze millions de Belges. Il a dit rester disponible y compris pour les absents du jour. Le ministre-président wallon Willy Borsus a lui constaté que le gouvernement bruxellois était représenté par le ministre libéral flamand Guy Vanhengel. Aperçue également au cours de la cérémonie, la cheffe de groupe cdH à la Chambre Catherine Fonck s’est montrée attentive aux propositions formulées.

Pour le président du comité stratégique, ancien patron du Voka, Michel Delbaere, le document remis mardi aux autorités « a le mérite d’exister et, après le choix démocratique formulé par l’électeur, peu importe qui sortira des urnes, gauche ou droite, au nord ou au sud du pays, on ne pourra plus être hors du champ de l’investissement ». Il restera à convaincre l’opinion publique, a-t-il admis. Étiqueté socialiste, le président du conseil central de l’économie (CCE) Robert Tollet s’est engagé à promouvoir un dialogue social entre les bancs patronaux et syndicaux.

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