La ministre en charge de la politique de l'Emploi en Wallonie, Éliane Tillieux (PS) © Belga Image

La Wallonie recentre les aides à l’embauche sur les jeunes peu qualifiés

Public-cible prioritaire du gouvernement wallon, dans la réforme des aides à l’emploi : le jeune de moins de 25 ans, peu ou moyennement qualifié, dont l’employeur et lui-même seront soutenus pour une période pouvant aller jusqu’à trois ans.

Sur les 236.000 demandeurs d’emploi inoccupés en Wallonie (15% de la population active), 46% n’ont pas le diplôme de fin de secondaire (CESS), 25% ont plus de 50 ans et 21% sont âgés de moins de 25 ans.

Aux termes de l’accord, le jeune qui ne dispose pas du CESS bénéficiera dès la signature du contrat de 500 euros par mois pendant un an, à déduire du salaire versé par son patron. Le jeune peu qualifié (celui qui ne dispose que du CESS), devra lui avoir cherché de l’emploi pendant six mois avant de pouvoir entrer dans ce système.

L’aide à ce public-cible ne s’arrêtera toutefois pas aux douze premiers mois du contrat de travail. Après cette période, le jeune travailleur pas ou peu qualifié sera assimilé à la catégorie administrative des « demandeurs d’emploi de longue durée », deuxième public-cible de la réforme.

Il aura ainsi droit pendant deux années supplémentaires à l’aide dégressive de cette catégorie (500 euros par mois sur la première année, 250 sur les six mois suivants et 125 sur les six derniers mois).

En proposant ainsi un soutien sur trois années, les partenaires sociaux ont privilégié la longueur du soutien à la hauteur de l’aide, jugeant ce choix mieux à même d’éviter un « turn-over » de jeunes travailleurs dans une même entreprise.

Nouveau bien qu’annoncé, le contrat d’insertion devra permettre d’offrir une première vraie expérience professionnelle à chaque jeune qui, 18 mois après la sortie de l’école, n’est toujours pas inséré dans le marché du travail. Le jeune sera accompagné pendant la durée de son contrat de travail avec une aide de 700 euros par mois pendant un an.

Après une année de concertation sociale, patrons et syndicats s’étaient accordés sur la hauteur des interventions, mais pas sur le dispositif ‘jeunes’. Les premiers plaidaient pour des réductions de cotisations sociales, les seconds pour l’activation d’allocations. Le gouvernement a tranché en faveur de la seconde méthode.

Mais pour le maintien à l’emploi d’un troisième public-cible, celui des travailleurs âgés de plus de 55 ans, c’est la réduction de cotisations patronales qui reste privilégiée. Cette réduction sera de 400 euros par trimestre pour les 55 à 57 ans, 1.000 euros pour les 58-61 ans et 1.500 euros pour les 62-67 ans, pour autant que le salaire soit inférieur à 13.400 euros bruts par trimestre.

Outre ces trois aides transversales (jeunes, demandeurs d’emploi de longue durée et âgés), le gouvernement maintiendra la subvention SESAM, un forfait dégressif sur trois ans pour l’embauche de demandeurs d’emploi dans des PME.

En fonction des budgets, il examinera les possibilités d’élargir le public du SESAM ou d’octroyer un bonus aux entreprises actives dans la recherche et le développement, tournées vers l’exportation, ou inscrites dans le plan numérique ou les pôles de compétitivité.

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