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La Wallonie, la FWB et Bruxelles continueront de travailler étroitement avec Unia

Contrairement à la Flandre, la Région wallonne, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région de Bruxelles-Capitale continueront de « travailler étroitement avec Unia », ont assuré mardi les trois ministres et secrétaire d’Etat socialistes en charge de l’Egalité des chances dans les entités fédérées.

L’annonce du retrait de la Flandre du centre interfédéral de l’Egalité des chances « est regrettable à l’heure où le racisme, l’homophobie, les discriminations et le rejet de l’autre plus généralement, s’expriment de plus en plus librement », ont déploré le ministre de l’Egalité des chances en Fédération Wallonie-Bruxelles, Frédéric Daerden, et la secrétaire d’Etat bruxelloise Nawal Ben Hamou.

« Jamais les dossiers relatifs aux discours de haine n’ont été aussi nombreux. C’est ensemble qu’il faut les combattre avec force, en déconstruisant les amalgames douteux et les discours extrémistes. C’est ce que fait Unia avec professionnalisme et détermination, au bénéfice de ‘tous’ les citoyens de ce pays », ont ajouté M. Daerden et son homologue à la Région wallonne Christie Morreale, en référence à l’intention affichée de la Flandre de créer son propre centre de l’Egalité des chances.

En attendant la formation d’un gouvernement fédéral, M. Daerden appelle les négociateurs fédéraux à faire de la lutte contre le racisme et les discriminations une priorité. « Quelques lignes dans un accord de gouvernement ne suffiront pas : il sera impératif, sous cette législature, de proposer concrètement – en collaboration avec Unia – un plan d’action de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance ».

Lundi, l’annonce du nouveau gouvernement flamand (N-VA, Cd&V, Open Vld) de cesser sa collaboration avec Unia a suscité l’émoi auprès de plusieurs personnalités politiques, à commencer par Joëlle Milquet (cdH), ancienne ministre fédérale de l’Egalité des chances à la manoeuvre lors de la mue du centre, initialement fédéral, en organisme interfédéral. « Hallucinant si c’est vrai! Quelle symbolique désastreuse après leur exigence d’en faire un centre bâti sur base d’un accord de coopération alors que c’était fédéral! « , a-t-elle twitté, en s’interrogeant: « mais où serait alors passé le cdenv! ? « .

François De Smet, député fédéral Défi, y voit, lui, la « victoire du repli identitaire et la défaite de la raison ». « C’est très grave pour la lutte contre les discriminations. Le genre de domaines où la coopération interfédérale est nécessaire », a-t-il twitté.

Les tensions ont été régulières sous la dernière législature entre la N-VA et Unia, dont le parti nationaliste flamand met en doute la neutralité et l’objectivité.

Le retrait de la Flandre du centre ne devrait toutefois pas être immédiat. Selon les termes de l’accord de coopération qui régit Unia, chaque partie peut résilier l’accord, tous les trois ans, par une notification aux présidents des Parlements de toutes les parties six mois avant l’échéance. La dernière période de trois ans vient toutefois de passer, « la prochaine échéance est en mars 2023 », a indiqué le co-directeur du centre Patrick Charlier, interrogé mardi dans le journal Le Soir.

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