La Sûreté de l’Etat a épié un journaliste

Le Vif

Le service de renseignement a requis auprès d’un fournisseur de téléphonie les données d’identification et de localisation d’un journaliste au cours de l’année 2018, écrit Le Soir, vendredi. La méthode était illégale, mais les garde-fous ont fonctionné: toutes les informations ont été détruites.

Cette information ressort du nouveau rapport d’activités du Comité R, le gendarme des services de renseignement.

Une « méthode spécifique » de renseignement a ciblé un journaliste, l’an dernier. La surveillance a été levée et tous les renseignements détruits après que le propre service responsable de cette demande de pistage s’est aperçu du problème.

Par méthodes exceptionnelles, on entend l’installation de micros ou de caméras dans un lieu privé ou encore des écoutes téléphoniques. La méthode ici appliquée aurait dû être validée par la Commission BIM (organe chargé de contrôler a priori les méthodes exceptionnelles de renseignement).

La loi organique sur le renseignement protège en effet le secret professionnel des médecins et des avocats, comme le secret des sources des journalistes. Aucun membre de ces trois professions n’est immunisé contre une surveillance du contre-espionnage belge, mais la pratique est très encadrée.

En l’espèce, la méthode était illégale. Le président de l’association des journalistes dont la victime était membre aurait dû être prévenu au préalable. La Commission BIM a donc « suspendu la méthode », une décision confirmée par le Comité R qui a fait procéder à la destruction des données collectées.

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