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La « suédoise » progresse dans la lutte contre le radicalisme

Le Vif

Alors que plus de 300 Belges seraient impliqués dans les combats en Syrie, les négociateurs de la N-VA, du MR, du CD&V et de l’Open Vld progressent dans le programme de lutte contre le radicalisme qu’ils entendent inclure dans le prochain accord de gouvernement.

La N-VA a avancé des propositions complémentaires à la note des formateurs Charles Michel (MR) et Kris Peeters (CD&V). Elles visent notamment le cas de Belges qui quittent le pays pour participer à des conflits étrangers, comme le conflit syrien. Des questions se posent sur la mise en pratique de certaines d’entre elles, notamment le fait de rendre punissable la participation à ces conflits « non reconnus par les autorités belges »: faut-il se limiter au combat proprement dit ou envisager aussi la fourniture de matériel, l’entraînement de combattants ou la propagande? La question se pose aussi de savoir comment déterminer les conflits auxquels la sanction pénale s’appliquerait. Des propositions évoquent aussi le retrait de la nationalité en cas de double nationalité. Elles paraissent susciter le consensus mais la mesure pourrait heurter le droit international et la garantie serait demandée que le retrait soit décidé par un juge. L’idée de cours de « déradicalisation » pour les jeunes qui fréquenteraient certains milieux suscite le scepticisme. Comment est-il possible de contraindre une personne qui n’a rien commis de répréhensible à suivre de tels cours, a-t-on fait remarquer.

Plus de 300 Belges impliqués dans les combats en Syrie

Au total, entre 300 et 350 Belges ont été impliqués dans les combats en Syrie, selon une liste réactualisée par le ministère de l’Intérieur, a-t-on appris mardi auprès de la porte-parole du ministre Melchior Wathelet, Sophie Van de Woestyne. Ces Belges sont revenus, ont été tués, ont tenté de partir ou sont partis combattre sur le territoire syrien.

Les jeunes Belges et non-Belges résidant en Belgique partant et rentrant de Syrie sont recensés depuis 2012, soit « depuis l’observation des premiers phénomènes », poursuit Mme Van de Woestyne. « Nous sommes en avance sur de nombreux pays, car nous nous y sommes pris très tôt pour lancer le décompte à l’aide d’une méthode efficace. »

Les personnes de nationalité belge parties en Syrie sont d’abord identifiées, puis fichées. « A leur retour en Belgique, les ‘Returnees’ font bien sûr l’objet d’une attention toute particulière », explique Mme Van de Woestyne. Les personnes identifiées sont ainsi surveillées dans le cadre de la plate-forme des « Returnees », faisant partie de la Task Force « Syrie » mise en place en avril 2013 par l’ancienne ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet. Pour chaque profil, une répartition entre services est faite. « Il y a soit une arrestation, soit un suivi judiciaire, soit, si il n’y a pas de dossier judiciaire ouvert, un suivi par un service de renseignements ou par la police locale », avait détaillé Mme Milquet.

Au niveau national, comme local, la coopération a été fortement renforcée entre les services de renseignement, la police et les autorités judiciaires. Les enceintes de concertation et d’échange d’informations ont été mobilisées et consolidées par l’action de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM). Un échange systématique d’informations est également prévu au niveau international entre les neuf Etats européens les plus touchés par le phénomène, soit la France, l’Allemagne, la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Irlande, l’Espagne et la Belgique. Si les villes d’Anvers et de Bruxelles sont souvent citées comme étant des foyers de combattants par les médias, le ministère de l’Intérieur refuse de divulguer les tendances géographiques correspondants aux départs en Syrie, jugées « confidentielles. »

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