Didier Reynders et Sergei Lavrov. © AFP

La Russie apprécie la contribution belge dans le dialogue avec l’Europe

Les ministres russe et belge des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et Didier Reynders, se sont félicités du caractère « très constructif » de leur entretien. Le premier a salué la contribution belge dans le développement d’un dialogue constructif avec l’Union européenne en froid avec la Russie depuis l’annexion de la Crimée au printemps 2014 et les sanctions mutuelles qui ont suivi.

S’il y a une réelle volonté de dialogue, les prérequis de part et d’autre avant la levée de ces « mesures restrictives » n’ont pas changé et ne sont toujours pas remplis. « J’ai rappelé notre position sur la garantie de l’intégrité et de la souveraineté de l’Ukraine », a souligné M. Reynders, ajoutant: « Les sanctions ne sont pas une fin en soi mais une façon de soutenir la mise en oeuvre des accords de Minsk. Et c’est en fonction de cette mise en oeuvre que l’Europe prendra attitude ». « Il n’y pas d’autre alternative que la réalisation complète des accords de Minsk », a expliqué de son côté M. Lavrov, selon la traduction fournie lors de la conférence de presse.

Le chef de la diplomatie russe s’est toutefois empressé de mettre en avant ce qu’il voit comme des obstacles mis par l’Ukraine à cette mise en oeuvre, en particulier la loi de réintégration votée par le parlement ukrainien le mois passé. Ce texte dénonce nommément une « agression russe ». Il vise à restaurer l’intégrité territoriale du pays, désigne les territoires de Donetsk et de Louhansk, dans la région du Donbass, comme « occupés » par la Russie et donne des pouvoirs élargis au président.

A propos des sanctions, le gouvernement russe ne se place toutefois pas en position de demandeur. « Nous avons déjà dit plusieurs fois que nous ne demanderons à personne de changer sa politique. Nous attendons, comme le président Poutine l’a dit, que le bon sens prévale car une politique visant des objectifs politiques ou idéologiques plutôt qu’économiques ne nous mènera nulle part. Quoi qu’il en soit, nous sommes toujours prêts à reprendre un dialogue mutuellement profitable fondé sur l’égalité et le respect, qui implique que personne ne nous adresse des ultimatums ou nous demande de nous excuser ».

En quelques mois, la Belgique et la Russie ont multiplié les contacts bilatéraux: M. Lavrov a été reçu en juillet à Bruxelles par M. Reynders, le Premier ministre Charles Michel s’est rendu il y a une dizaine de jour à Moscou, où il a notamment rencontré M. Poutine, et M. Reynders est arrivé lundi dans la capitale russe. Cette visite s’inscrit toutefois dans le cadre d’un événement prévu de longue date, à savoir la réunion bisannuelle de la commission économique mixte belgo-luxembourgo-russe qui aura lieu mercredi.

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