John Joos

La révolution démocratique par le citoyen

John Joos Fondateur du Mouvement CITOYEN et Conseiller communal à à la ville de Mons

Les scandales politiques à répétition dont le feuilleton Publifin n’est qu’un maillon, l’indécence de certains salaires, l’affairisme, les détournements financiers… et le durcissement des crises économiques et sociales dégradent la confiance et vident la démocratie représentative de son essence.

Un système qui n’est plus capable de servir les enjeux pour lesquels il a été mis en place est voué à la régression.

Cet essoufflement du système traditionnel réduisant le débat public à des conflits d’égos politiciens est dangereux, car il masque les véritables enjeux d’une société qui se veut démocratique.

Quelle est la place du citoyen dans tout ça ?

Bien sûr, le citoyen peut continuer à rêver et regarder passivement son feuilleton quotidien de la « Commission d’enquête Publifin&co » en se disant que les partis financés par le denier public en tireront les leçons.

Mais le citoyen se doit de devenir un véritable acteur. Le citoyen se doit de prendre une part réelle dans les décisions qui transforment sa ville, son quartier, sa rue… La politique doit être portée par les citoyens et non être subie.

Aussi, la démocratie directe et participative ne restera qu’une belle idée sur papier si le monde politique lui-même n’engage pas sa propre remise en question en la matière et n’accorde pas aux citoyens les moyens de développer sa véritable et indispensable contribution.

Chaque instance représentative doit redonner un rôle au citoyen en faisant de lui un partenaire et non un simple spectateur-payeur.

L’instauration d’une telle démocratie directe et participative, en dehors des partis, m’apparaît comme le seul projet capable de restaurer la confiance et de revitaliser une politique à bout de souffle.

Ce plaidoyer en faveur de la participation citoyenne à la vie politique n’est pas nouveau. Il constitue d’ailleurs la base de mon engagement depuis 20 ans dans le milieu associatif et celui d’une multitude d’alternatives locales souvent invisibles aux yeux des médias.

Malgré l’absence de moyens financiers, j’ai mis en place avec d’autres Montois la liste CITOYEN. L’objectif principal de cette plateforme est de faire une place à l’exercice de la citoyenneté démocratique hors des partis traditionnels.

Une première confrontation au suffrage local en 2012 nous a valu un tout premier élu soit le mandat de conseiller communal que j’exerce depuis 5 ans.

Sortir de la « démocratie » de pouvoir et de compétition …

C’est sans surprise que je fais face au spectacle des règlements de compte, de la particratie, du dualisme PS-MR entretenu dans l’intérêt de quelques-uns, une véritable prise d’otage de l’intérêt général..

Dans ce cadre et ce, à travers plusieurs interpellations communales et interviews, j’évoque la nécessité d’entamer une véritable réforme démocratique.

Servir et non se servir …

Dans le sillage des récentes révélations, je constate que la plupart des idées soulevées par le programme CITOYEN sont aujourd’hui reprises par certains partis traditionnels et en particulier, à Mons.

Mais à l’approche des communales de 2018, je crains une instrumentalisation à des fins purement électoralistes.

Depuis des années et au-delà d’initiatives locales et citoyennes, je plaide pour un véritable contrôle du système notamment par la mise en place d’un observatoire citoyen qui veillerait à l’application des règles éthiques et démocratiques à chaque niveau de pouvoir. La majorité des membres y serait désignée par le tirage au sort permettant d’éviter toute forme de récupération politicienne.

Passer de la particratie à la participatie …

Depuis des années, j’insiste aussi pour une démocratie directe fondée sur les nouvelles technologies. La mise en place d’un « réseau social participatif » propre à la commune ainsi que d’un axe consultatif à la région offrirait aux citoyens une véritable opportunité d’innover et de réinventer la démocratie.

Cette volonté de revitaliser la politique par l’intelligence démocratique impose évidemment que chaque étape et chaque niveau de pouvoir garantissent le droit de tous sans exception ainsi que la neutralité des outils et des structures à disposition de la population.

Bien entendu, cette indispensable réforme du système s’inscrit dans une révolution collective, éducative et culturelle, plus large et plus profonde.

Elle redonnerait des perspectives saines, d’avenir et d’espoir, aux jeunes confrontés à la corruption politique, à la domination outrageuse des partis traditionnels et à la maltraitance du néolibéralisme.

Face à l’assèchement démocratique, l’éveil ou le réveil citoyen passant par la convergence des forces de propositions positives doit ouvrir une nouvelle voie à la politique.

Je terminerais par cette réflexion twittée par Edgar Morin, il y a quelques semaines : « Le changement ne viendra pas des partis traditionnels, mais de la société civile ».

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