© BELGA

La production d’armement en Belgique: 11.403 emplois au total en 2017

La production d’armement et d’équipements militaires a généré 11.403 emplois au total en Belgique en 2017 – principalement en Wallonie -, a calculé le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP) dans un rapport publié vendredi.

Cette étude évalue l’emploi global généré par la production d’armement en Belgique en mobilisant une méthode fondée sur les multiplicateurs d’emploi sectoriels tels qu’ils sont définis par le Bureau fédéral du Plan.

« Nous pouvons donc considérer que l’activité de production d’armement en Belgique a pour effet total de générer 11.403 emplois dans le pays: 4.743 au sein des 71 entreprises de production d’armements identifiées dans notre base de données, 4.177 emplois dans la chaîne de leurs fournisseurs domestiques et 2.484 emplois induits par la consommation des ménages », indique l’auteur, Luc Mampaey – par ailleurs directeur du GRIP.

Selon lui, c’est la Région wallonne qui tire le plus profit en terme d’emploi de la production d’armement et d’équipements militaires, avec 3.584 emplois initiaux, dans les entreprises. S’y ajoutent 3.156 emplois directs et indirects, dans la chaîne des fournisseurs, et 1.877 emplois induits, par la consommation des ménages.

Soit au total, 8.617 emplois, un chiffre qui tient compte des effets mesurés par différents types de multiplicateurs d’emploi tels que définis par le Bureau fédéral du Plan pour chaque secteur d’activité en Belgique. Elle est suivie par la Flandre, où 823 emplois sont occupés au sein des entreprises du secteur alors que la chaîne des fournisseurs compte 725 autres emplois directs et indirects et que 431 autres sont induits par la consommation des ménages.

En Région bruxelloise, le GRIP estime, en suivant la même méthodologie, que la production d’armement générait, en 2017, 336 emplois, pour 296 emplois directs et indirects et 176 emplois induits. L’étude de Luc Mampaey prend comme exemple la FN Herstal, concluant que ses activités de production d’armes génèrent, outre les 1.389 emplois qu’elle compte en son sein, aussi 794 emplois dans la chaîne de ses fournisseurs et 498 emplois induits par la consommation des ménages. Ce qui conduit à un total de 2.681 emplois belges dépendant directement ou indirectement des activités de cette entreprise liégeoise.

Le directeur du GRIP note encore que la majeure partie des plus de 11.000 emplois dépendant d’une façon ou d’une autre de la production d’armes, de munitions et d’équipements militaires en Belgique, sont localisés dans les bassins aux taux de chômage les plus élevés, et qui hébergent « les entreprises dont les exportations d’armes sont les plus controversées, voire bientôt impossibles ».

Selon l’auteur de l’étude, une fraction significative de ces 11.000 emplois est en effet aujourd’hui menacée par l’évolution du contexte international, singulièrement au Moyen-Orient.

« Pour les sauver, les effets d’annonce ne suffiront pas. La ‘recommandation’ aux entreprises wallonnes productrices d’armement, faite par le ministre-président wallon (Willy Borsus, ndlr), de ‘diversifier leur clientèle et leurs marchés’ restera sans effet si elle n’est pas accompagnée d’une réelle volonté politique et de moyens pour pratiquer un commerce des armes plus respectueux des principes du droit international et humanitaire découlant des engagements internationaux de la Belgique », ajoute-t-il.

Selon lui, « cesser de vendre des armes aux dictatures et criminels de guerre aura un coût social » et « il est temps d’en prendre la mesure et d’apporter des réponses satisfaisantes aux familles dont l’emploi est menacé ».

Belga

Contenu partenaire