La princesse Elisabeth © Facebook

La princesse Élisabeth fête ses 16 ans : « Est-elle libre de choisir sa vie? »

DEZE WEEK

Ce mercredi 25 octobre, la princesse Élisabeth fête ses 16 ans, un âge où la plupart des jeunes expérimentent, découvrent l’amour et sortent. Mais est-ce également le cas d’une princesse que l’on prépare à monter sur le trône ?

Nos confrères de Deze Week ont posé la question à Jo De Poorter, ancien présentateur de l’émission flamande Royalty, et connaisseur de la maison royale, ainsi qu’à Mark Van den Wijngaert, professeur émérite et auteur de nombreux livres sur les Saxe-Cobourg.

Une princesse va-t-elle à l’école?

Oui, évidemment, même si Élisabeth est la première héritière à suivre un enseignement ordinaire. Elle va au Collège Saint-Jean-Berchmans à Bruxelles, une école catholique flamande. « C’est un choix délibéré de Philippe et Mathilde », déclare Van den Wijngaert. « Ils souhaitent une jeunesse aussi normale que possible pour leurs enfants, et s’en occupent en grande partie eux-mêmes. Les héritiers précédents suivaient un enseignement à domicile. Le choix d’une école flamande porte ses fruits. Il suffit d’écouter le discours d’Élisabeth à l’occasion de la commémoration de la Première Guerre mondiale. »

Élisabeth est une très bonne étudiante, déclare Jo De Poorter. « Elle fait partie des meilleurs élèves de la classe. Elle est sensible aux langues, mais aussi à l’art et à la musique. » « Et pourra-t-elle s’inscrire à l’université ? « Si elle le fait, ce serait un cas unique », affirme Van den Wijngaert. « Son père a étudié deux ans à Stanford, mais c’est tout de même différent. Aucun héritier n’a jamais étudié dans une université belge. Politiquement, le choix sera difficile pour ses parents. Choisiront-ils une université catholique, flamande, francophone ? Il est probable qu’elle aura son mot à dire pour le choix des études. »

Une princesse peut-elle sortir ?

« Pour le concours reine Élisabeth, la princesse est installée sur la plus belle chaise. Si c’est ce que vous entendez par sortir, alors elle est bien tombée », ironise De Poorter. « Mais je crains qu’elle ne puisse sortir et boire de l’alcool, comme nous le faisions à seize ans. Ou du moins pas autant. Il est pratiquement impossible qu’elle s’installe sur une terrasse après les cours, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. Pareils pour les soirées. Elle est une cible facile, et c’est pour cette raison qu’elle est systématiquement entourée de gardes du corps, y compris à l’école. Ses seules opportunités, c’est l’anonymat de l’étranger. Notre monarchie est liée à pratiquement toutes les familles royales d’Europe. Il est d’usage que les princes et les princesses déménagent quelques semaines. C’est alors qu’ils doivent tenter leur chance. (rires) Nous savons par exemple que Laurent aimait se rendre en Suède. Mais là non plus, il ne faut pas s’imaginer grand-chose. Même à l’étranger, ils sont limités dans leur liberté de mouvement. »

Et qu’en est-il du trône ?

Élisabeth est non seulement princesse, elle est aussi l’héritière du trône. La prépare-t-on à ce jour ? « Oui, mais à petites doses », raconte Van den Wijngaert. « De temps en temps, elle apparaît en public. Mais la plupart du temps, elle fait ce que font les jeunes filles de seize ans. S’il devait arriver quelque chose à Philippe demain, c’est un régent ou une régente qui reprendrait les rênes jusqu’à la majorité d’Élisabeth. Elle ne doit donc pas encore être prête. Mais lors de ses interventions publiques, elle témoigne de beaucoup de personnalité. C’est bien pour l’avenir. Et cela prouve que son éducation porte ses fruits. »

« On voit néanmoins une différence d’approche entre les maisons royales qui sont solides et celles qui ne le sont pas », enchaîne De Poorter. « Aux Pays-Bas par exemple, où la confiance en la monarchie est plus grande, Amalia, l’homologue d’Élisabeth, n’est présentée qu’une fois par an au monde extérieur. Philippe et Mathilde misent davantage sur leur fille, parce qu’ils pensent que cela renforcera le lien entre le peuple et l’héritière du trône. Et c’est probablement le cas. Si la maison royale est une tombola, je pense qu’avec Élisabeth on a tiré le bon lot. »

Conclusion: Est-il agréable d’être une princesse?

« Non, je crains que ce soit une illusion », estime Van den Wijngaert. « Cependant, l’entourage de la princesse fait tout ce qu’il peut pour lui donner une vie aussi normale que possible. C’est nouveau pour notre famille royale. Philippe souhaite probablement compenser ce qui lui a manqué dans sa jeunesse. Et avec Mathilde, il a trouvé une excellente partenaire qui sait comment gérer des enfants, et qui connaît l’importance d’un foyer chaleureux. »

Paul Cobbaert/Deze Week

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