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La première War Race commémorera la bataille des Ardennes

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Une immersion sur un ex-champ de bataille. C’est ce que promet la War Race, la première course à obstacles visant à commémorer des épisodes des deux guerres mondiales. La première édition, le 5 janvier prochain, se déroulera à Bastogne, 75 ans après la bataille des Ardennes. Au programme : des obstacles sportifs, mentaux et culturels.

« Courez là où ils ont couru. Ressentez ce qu’ils ont ressenti. Dépassez-vous là où ils se sont battus ! » Le 5 janvier prochain, les participants de la War Race – 3 000 maximum – prendront part à une course à obstacles d’un nouveau genre. Cette première édition se déroulera à Bastogne, capitale mémorielle de la bataille des Ardennes, dont elle fut l’un des décors sanglants lors de la Seconde guerre mondiale. Du 16 décembre 1944 au 18 janvier 1945, l’ensemble de ces ultimes offensives allemandes contre les Alliés fit plus de 80 000 blessés et causa la mort de près de 50 000 soldats des deux camps. Septante-cinq ans plus tard, c’est précisément la mémoire de toutes les victimes de guerre que la War Race entend honorer. « Ces batailles se sont passées dans nos jardins, ce que les plus jeunes générations tendent à oublier, commente son fondateur, qui tient à se faire appeler MJ. Je suis convaincu qu’en franchissant la ligne d’arrivée, tous les participants garderont ce passé en mémoire. »

Dans la boue et le froid, sur quatre parcours de cinq à vingt kilomètres, ceux-ci devront franchir une série d’obstacles physiques ou mentaux pour la plupart tenus secrets, dans la droite lignée des entraînements militaires. Comme cette épreuve où il s’agira de ramper sous des barbelés sur une distance de… 200 mètres. A chaque échec, leur sac à dos sera lesté d’un kilo supplémentaire, dont ils pourront parfois se départir en répondant correctement à des questions historiques. A cet égard, la War Race tient à se distinguer d’événements misant sur un objectif « fun » comme la Sand Race, les Air Games ou la Trolls X’Trem Run. « Peu à peu, on a oublié que les courses à obstacles visaient au départ à préparer des soldats qui se sont sacrifiés pour nous, raconte MJ, qui a lui-même vécu la guerre en Iran et en Irak. Nous voulions ramener les gens au début de l’histoire, tout en honorant l’ensemble. D’abord le terrain et son passé, puisque nous ne le dénaturons pas. Ensuite la date : la course a lieu à la même période que la bataille à laquelle elle se réfère. C’est donc une commémoration. Enfin, nous honorons les personnes. Non seulement les soldats, mais aussi les femmes, trop souvent oubliées de l’Histoire. »

Si l’événement a logiquement une portée commerciale, le prix d’une participation (35 à 65 euros selon la distance + 11 euros pour la location de l’équipement tactique) comprend une série d’objets ou d’avantages directement liés à la cause, comme une entrée gratuite pour le Bastogne War Museum. En outre, 2% des revenus de chaque édition – les suivantes ne sont pas encore dévoilées – seront systématiquement reversés à une oeuvre de charité de la région concernée, dont la cause variera. « Au total, l’investissement est énorme, poursuit le fondateur de la course. Nous ne serons d’ailleurs bénéficiaires qu’à partir de trois ou quatre événements. »

Tout autant que le devoir de mémoire, les organisateurs souhaitent par ailleurs promouvoir la paix, en invitant les participants à partager une photo avec leur fleur de coquelicot blanche dûment gagnée au terme de la course.

Infos et inscriptions : https://www.war-race.com/fr/la-course

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