La politique à Bruxelles ? « Une question de pouvoir, et rien d’autre »

Les politiciens bruxellois francophones nient l’existence de certains problèmes pour des raisons électorales. C’est en tout cas l’avis de Luckas Vandertaelen, Bruxellois et parlementaire flamand pour Groen ! qui le fait savoir dans le livre ‘Brussel, een politiek incorrecte schets’.( « Bruxelles, une esquisse politiquement incorrecte »)

Vous êtes très critique envers la classe politique bruxelloise. Qu’est-ce qui vous gêne le plus ?

Vander Taelen: Le manque de vision et de perspective. Les élections communales à Bruxelles portent sur quoi ? On n’a pas l’impression que l’on va voter pour sa ville. Moi, par exemple, je vis à Forest, mais 700 mètres plus loin c’est déjà Saint-Gilles et de l’autre côté du canal c’est Anderlecht. Je me sens comme un habitant de Bruxelles, pas de Forest. Bruxelles se détruit avec tout ce « communalisme ». Les communes bruxelloises ne sont pas capables de résoudre les problèmes inhérents à cette ville puisque par définition ceux-ci, dans une ville qui déborde d’un point de vue démographique, ne restent pas cantonnés dans les limites de leurs communes.

Beaucoup des problèmes que vous citez sont dus à l’éparpillement des pouvoirs décisionnels. Mais il semble qu’une critique formulée par un flamand est, dans les yeux des politiques francophones, par définition toujours suspecte.

Vander Taelen: Tout de suite. Prenons par exemple le groupe facebook Politicians, clean up your city, une initiative lancée par quelques Flamands et des expats qui publient des photos de décharges sauvages et des détritus. La réponse des conseillers communaux de Schaarbeek ne s’est pas fait attendre : les Flamands doivent s’occuper de leurs affaires. J’ai trouvé que c’était une remarque à la limite du racisme. Dans les grandes lignes, ils disent : « c’est notre ville, et si toi en tant que flamand tu trouves que c’est sale, tu ne dis ça que pour prendre le pouvoir ». C’est pathétique, mais pertinent lorsqu’il s’agit de savoir de ce qui se passe réellement dans leur tête. Pour eux, tout est une question de pouvoir. Rien d’autre.

(HR)

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