La police de Liège va s’équiper de lanceurs de grenades lacrymogènes

A la suite des émeutes survenues la soirée du Nouvel an à Droixhe (Liège) au cours desquelles des pierres et feux d’artifice ont été lancés vers des policiers et pompiers, la ville de Liège souhaite équiper sa zone de police de lanceurs de grenades lacrymogènes afin d’écarter les assaillants.

Cet armement ne serait utilisé qu’en dernier recours, dans un contexte de légitime défense, a indiqué lundi soir Christian Beaupère, chef de corps de la zone de police de Liège, lors du conseil communal au cours duquel l’achat de ces lanceurs de grenades lacrymogènes devait être avalisé.

Lors de la soirée du Nouvel an, les esprits s’étaient échauffés à Droixhe, un quartier de Liège réputé sensible. Des poubelles et véhicules ont été incendiés, la façade d’une librairie et un abribus ont été saccagés, des pierres et des feux d’artifice ont été lancés vers les policiers et pompiers intervenus sur place. Au total, une dizaine de policiers ont été blessés.

Afin que les policiers soient en mesure de se défendre en pareilles situations, la ville de Liège a souhaité équiper sa zone de police de lanceurs de grenades lacrymogènes. En justifiant l’acquistion d’un tel armement, le chef de corps de la police de Liège a insisté sur le fait qu’il s’agit d’un dispositif non létal qui ne serait utilisé qu’en dernier recours, dans un contexte de légitime défense. Il s’agit de compléter l’arsenal en donnant la possibilité aux policiers de tenir les assaillants à distance, entre 50 à 100 mètres, de manière à ce que les forces de l’ordre ne puissent plus être atteintes par des projectiles.

Le chef de corps de la police de Liège a encore précisé qu’il s’agit d’un matériel conforme aux dispositions du ministère de l’Intérieur et qui est utilisé par la police fédérale. Une fois propulsée, la grenade se divise en deux avant d’atteindre le sol et libère des capsules contenant de la poudre lacrymogène. « Le terme de grenade lacrymogène fait peur mais il n’y a pas d’explosion, pas d’effet sonore ni d’effet incapacitant. La décontamination est aisée puisqu’elle se fait à l’eau et cela est destiné à être utilisé en milieu non-clos. Pas dans le Carré, par exemple, où d’autres personnes que les belligérants pourraient se trouver à proximité », a-t-il souligné.

S’agissant d’acquérir dix lanceurs de grenades lacrymogènes, tous les policiers de la zone n’en seraient donc pas équipés.

Au conseil communal, le point n’a pas fait l’unanimité, les groupes PTB, Vert Ardent et Vega ayant notamment émis des doutes quant à la toxicité du gaz contenu dans ces grenades. Ils ont voté contre. Les autres groupes (PS, MR, CDh et Défi) ayant voté favorablement, le point relatif à l’achat de lanceurs de grenades lacrymogènes a donc été approuvé.

Contenu partenaire