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La N-VA et l’arrogance du pouvoir

Selon le politologue Carl Devos, le fait que Danny Pieters (N-VA) ait exigé ses indemnités de départ après s’être opposé à leurs principes, peut causer beaucoup de tort à la N-VA. L’ancien président de Sénat, qui était fermement opposé aux indemnités de départ, a réclamé sa prime de sortie après avoir quitté le Sénat pour l’Université de Louvain.

« Pour de nombreuses personnes, la N-VA est le parti à battre, il a donc dû encaisser des attaques répétées. Jusqu’ici, ces attaques ne lui ont pas porté préjudice. Au contraire: elles alimentent l’image d’un parti intègre qui changera le système. La N-VA promet qu’avec elle tout changera » analyse Carl Devos (Université de Gand).

« Cependant, Pieters cause un tort incroyable à la force du changement (le slogan de la N-VA) en péchant par ce genre de pratiques. Les gens penseront : ‘Eux aussi ?’ Le fait que Danny Pieters ne soit pas néophyte peut être très néfaste pour la N-VA. Le départ de l’ancien président du Sénat et spécialiste en soins de santé avait été regretté. « Mais maintenant les électeurs de la N-VA penseront notre espoir s’envole, la N-VA est comme tous les autres. Pourquoi devrions-nous voter pour eux ? » explique Devos.

Selon le professeur Devos, la N-VA rencontrera un problème une fois que ses électeurs nourriront ce genre de réflexions. « Le parti est déjà un peu ennuyé par son confédéralisme, car celui-ci ne va pas attirer les foules. Par conséquent, il peut encore tenter de récolter des voix avec son programme, mais surtout grâce à une image de parti intègre, comme le déclarait encore récemment Theo Francken. Un parti jeune et frais, qui changera tout. Même s’il ne faut pas exagérer l’importance du faux pas de Pieters, celui-ci porte préjudice à l’image du parti flamand nationaliste.

Devos est d’avis que la N-VA doit réagir rapidement: « Regardez la polémique autour de Stefaan De Clerck. Il a cédé, mais cette question a duré trois à quatre jours. Ce n’est vraiment pas bon pour le CD&V. La N-VA doit réagir dans les 24 heures. Soit en se distanciant de Danny Pieters, ce qui est très douloureux pour lui soit en faisant céder Pieters. Ce dernier devra alors s’excuser et déclarer que cette attitude ne correspond pas à la ligne de son parti ».

Si Devos comprend que juridiquement Danny Pieters et Stefaan De Clerck aient droit à ces indemnités, il ne cautionne pas ce droit sur le plan moral : « Nous n’acceptons plus ce genre de comportement et certainement pas en temps de crise. C’est justement la raison pour laquelle cette loi sera modifiée. Le caractère dépassé de la législation et le ressenti de la société sont dus à la lenteur des politiques. Et cela ne signifie donc pas que Pieters ait le droit moral à cette prime. Il l’a perdu ».

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