Theo Francken

« La N-VA est prête à participer à la réforme de la monarchie belge »

Theo Francken Theo Francken est député (N-VA).

La N-VA est et reste un parti républicain. Mais nous avons suffisamment le sens de la Realpolitik pour savoir que la république n’est pas pour demain.

La république ou la monarchie? Le sujet reste sensible, pour nos partisans aussi. En effet, de nombreux Flamands aiment leur roi. Même s’il ne faut rien exagérer. Une étude récente de la KU Leuven a révélé qu’à peine un quart des Flamands font très fort confiance au roi, 40% lui font peu ou très peu confiance et un tiers n’ont pas d’opinion. Comme les politiques et les journalistes, le roi n’a obtenu que 4,3 sur 10 pour son test de confiance. Le rôle subjectif du roi dans la crise du gouvernement, son discours de Noël années 30 et les gaffes financières et autres de sa famille ont même fait grincer les dents à ses fans les plus fidèles.

La N-VA est et reste un parti républicain. La monarchie est un régime dépassé, le droit de naissance est incompatible avec les principes de base démocratiques. Mais nous avons suffisamment le sens de la Realpolitik pour savoir que la république n’est pas pour demain. Pour l’instant il n’y a pas de majorité parlementaire pour que la monarchie s’éteigne. Bref, la N-VA est prête à participer à la réforme de la monarchie belge. Maintenant, on se demande si cette réforme est possible. Il est illusoire de croire que les francophones laisseront tomber leur roi. Même si on sait que cela n’a pas toujours été le cas dans le passé, pensez à la période après la Deuxième Guerre mondiale et l’abdication forcée de Léopold III. Il est moins irréaliste que les Francophones osent plaider prudemment pour une monarchie moderne où la transparence constitue la règle de conduite.

Quoi qu’il en soit, nous proposons les changements suivants dans le débat sur la monarchie:

1. Optez pour une monarchie protocolaire comme dans les pays scandinaves. Plus de tâches politiques, mais uniquement des inaugurations et des visites royales. Plus de signatures, pas de formations de gouvernements, pas de fonctions militaires. Dire que la Belgique n’aurait toujours pas de gouvernement sans le roi est totalement gratuit et prouve l’état lamentable de notre pays. Et mettez le chef du cabinet du roi sous tutelle politique comme aux Pays-Bas.

2. Proposez un budget: transparent, clair et surtout « all in ». La transparence est le mot à la mode de notre époque, pratiquez-le donc aussi pour la royauté. Sans transparence, la portée sociale de la monarchie comme institution fond comme neige au soleil.

Il est tout de même inacceptable que je doive poser des dizaines de questions parlementaires avant d’obtenir un aperçu du coût effectif de la monarchie belge ? Même les cadeaux relationnels ne sont pas portés par la Liste Civile mais par la SPP Politique scientifique. Et faites vous-même ce que vous attendez des autres. Il reste inimaginable que les paroles du discours de Noël du roi « que tout le monde devra contribuer pour lutter contre la crise » ne se traduisent pas dans son propre portefeuille.

3. Faites contrôler toutes les dépenses relatives à l’exercice de la fonction par la Cour des Comptes, celles de la Liste Civile aussi. S’il n’y a pas de secrets, qu’attendent-ils ? La famille royale se rendrait service en autorisant un contrôle externe sur sa cuisine interne.

4. Payez les impôts, la TVA et les accises comme tout le monde. Pendant que ses « sujets » se saignent pour payer les accises et la TVA sur l’essence et le diesel, le roi et sa suite font le plein d’essence et de diesel rouge. Plus le sang est bleu, plus rouge est le diesel. Ce n’est plus de notre époque. Quelqu’un peut-il d’ailleurs m’expliquer pourquoi quelqu’un comme Laurent ne paie pas d’impôts ?

5. Limitez les dotations à l’héritier, la reine veuve et éventuellement le roi qui a abdiqué. Et baissez les dotations. Ainsi, la dotation adaptée de la reine veuve demeure une pension beaucoup trop élevée. Les caisses de l’état belge ne servent tout de même pas à contribuer à l’héritage des neveux et nièces espagnols d’une souveraine au repos ? Et pour la première fois dans l’histoire se retrouveront bientôt sur le registre des salaires belges : un roi et une reine, un roi au repos, une reine veuve, une reine au repos, un prince et une princesse sans emploi. J’entends souvent : « Un président coûte également de l’argent ». Certainement, mais beaucoup moins et son salaire est individuel, il n’est pas pour toute la famille.

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