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La mission de recherche et de sauvetage restera assurée par l’armée

Le Vif

La mission de recherche et de sauvetage – principalement en mer du Nord – qui sera intégralement reprise à partir jeudi par les hélicoptères NH90 Caïman de la base aérienne de Coxyde, après le retrait du dernier Sea King à l’issue de 42 ans de service restera l’apanage des forces armées, en dépit d’une proposition de l’ancien ministre de la Défense Sander Loones, a-t-on appris mercredi de source militaire.

La composante Air aligne trois NH90 au sein de la 40ème escadrille, dans l’attente du retour du quatrième appareil, immatriculé RN-03, en août prochain après une mise au dernier standard opérationnel en usine. Ces hélicoptères de moyen tonnage succèdent aux Sea King MK48, qui ont accumulé près de 60.000 heures de vol, sont intervenus à 3.309 reprises lors d’appels d’urgence et ont sauvé environ 1.757 vies humaines, souvent dans des conditions difficiles pour les membres d’équipage, selon des chiffres arrêtés en date du 18 mars.

Selon une source militaire informée, l’option un moment envisagée de concentrer les Caïman sur les tâches maritimes, au départ des frégates de la Marine et au détriment de la mission de « Search and Rescue » (SAR, recherche et sauvetage), principalement en mer, mais aussi à terre, a été abandonnée.

Le maintien de la mission SAR a été approuvé au plus haut niveau de la hiérarchie militaire par le chef de la Défense (Chod), le général Marc Compernol, et présenté tel quel au nouveau ministre de la Défense, Didier Reynders (MR), a assuré cette source à l’agence Belga.

La Marine avait un moment imaginé consacrer principalement les quatre HN90 achetés en version navale (NFH) en 2007 – tout comme quatre appareils dans une version différente de transport tactique (TTH) – à des missions embarquées à bord de ses frégates (les actuelles Léopold 1 et Louise-Marie et les deux à acheter en coopération avec les Pays-Bas). Dont principalement la lutte anti-sous-marine (ASW en jargon militaire).

Mais le chef de la Défense a tranché voici environ deux mois en faveur du maintien de la mission SAR, avec le développement à terme d’une capacité maritime embarquée.

Ce qui passe par l’acquisition des équipements et du savoir-faire liés à la mission ASW – les NH90 devront embarquer à bord des spécialistes de la Marine et être dotés du matériel adéquat (à la fois des consoles et des torpilles anti-sous-marines), qui reste à acheter.

Les Caïman devraient atteindre une capacité opérationnelle initiale (IOC) à bord des frégates « fin 2019 », selon des sources militaires concordantes.

La pleine capacité opérationnelle (« Full Operational Capability », FOC) ne devrait pour sa part être atteinte que vers 2025 environ, selon le commandant de la base de Coxyde, le lieutenant-colonel Stéphane Roobroek.

L’éphémère ministre N-VA de la Défense Sander Loones – 28 jours passés à la tête de ce département avant la démission de tous les ministres nationalistes du gouvernement fédéral en décembre – a pour sa part plaidé mercredi pour le remplacement des NH90 dans la mission SAR par « un hélicoptère plus adapté », par exemple de location.

« Une heure de vol de NH90 revient plus cher qu’une heure (de vol) avec un avion de combat F-35. Il existe des hélicoptères meilleur marché pour les actions de SAR », a-t-il affirmé dans un communiqué en estimant que les NH90, « hélicoptères de combat, devaient « pouvoir être engagés pleinement par notre Marine ».

M. Loones sera tête de liste N-VA pour la Chambre en Flandre occidentale lors des élections générales du 26 mai prochain.

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