La libération de Michelle Martin influencera-t-elle les résultats des communales ?

Le sort de Michelle Martin n’avait pas encore été délibéré que déjà le MR accusait le PS d’être responsable de cette libération conditionnelle. En pleine campagne électorale pour les élections communales, les partis ont vite fait s’emparer du débat. Cela aura-t-il un impact sur les résultats du scrutin ? Réponse de Pierre Verjans, politologue à l’ULg.

Que pensez-vous de l’échange qui a eu lieu entre le MR et le PS au sujet de la libération de Michelle Martin ?
Les réactions politiques autour de la libération de Michelle Martin ont déjà commencé et il n’y a pas de raison que ça s’arrête. L’incertitude est plutôt de savoir à qui cela va profiter. Mais ce genre de discussion ne permet malheureusement pas d’expliquer sereinement à la population la logique du système de libération conditionnelle.

La campagne électorale sera-t-elle influencée par cette actualité ?

Les hommes et femmes politiques vont en parler, car ils sont obligés d’occuper la scène médiatique, mais ce n’est pas certain que cela va changer quelque chose. On va probablement assister à un léger glissement des discours politiques vers plus de répression. Mais les gens vont vite se rendre compte que la répression au niveau communal a un certain coût et qu’elle ne sert à rien si derrière le parquet et les prisons ne suivent pas.

Pensez-vous que cela pourrait avoir une incidence sur les résultats des élections communales qui se profilent ?

C’est difficile à dire. Je ne sais pas quel parti pourra profiter de la situation puisqu’ils ont pratiquement tous participé à un gouvernement ces 15 dernières années et lors de la détention de Michelle Martin et de Marc Dutroux. Ils ont donc tous joué un rôle, ils sont co-responsables de cette libération. Sauf des partis comme le Vlaams Belang et la N-VA qui réussiront peut-être à en tirer quelques avantages.

Marie Gathon