© nonali.be

La galaxie anti-charia

Le site nonali.be est l’un des piliers de l’opposition à la charia en Belgique francophone. Il est animé par un Carolorégien connu sous son nom de plume de David Erzet. Il dévoile pour la première fois dans le Vif/L’Express sa véritable identité: Pierre Renversez. Il détaille ses motivations (lutter contre l' »islamisation », pallier l’inaction des partis politiques) et s’explique sans détour sur ses liens occasionnels avec l’extrême droite, tout en récusant le « racisme » et l' »extrémisme ».

C’est lui qui a perturbé l’installation de l’élu du parti Islam, Redouane Ahrouch, au conseil communal d’Anderlecht, le 3 décembre 2012. Il a également réécrit la pétition pour l’interdiction du parti Islam, lancée par un ancien du FN (Front national) et l’a placée sur Nonali, où elle cartonne: plus de 66 000 signatures. Sorti de l’ombre, il va participer à la campagne électorale du Parti populaire, en 2014. Celui-ci se profile de plus en plus sur le thème de la défense de la « laïcité », ainsi que le parti La Droite d’Aldo-Michel Mungo. La galaxie anti-charia s’appuie, au nord, sur le Vlaams Belang, le mouvement Steden tegen islamisering, Vrouwen tegen islamisering, certains articles du Brussels Journal, l’univers skinhead et hooligan.

La critique radicale de l’islam a pris son essor après les attentats du 11 septembre. Elle se structure au niveau européen avec des sites exaltés et souvent proches de l’extrême droite. D’après la Sûreté de l’Etat, le site nonali.be illustre cette mouvance en Belgique francophone. Internet en est le vecteur privilégié. Le Centre pour l’égalité des chances a déposé une plainte, à Anvers, contre trois pages Facebook qui contenaient des menaces précises contre des musulmans identifiés. Le parquet prend l’affaire au sérieux. Par ailleurs, des actes de vandalisme ou des menaces anonymes ont alourdi l’atmosphère autour de certaines mosquées de Wallonie.

Pour la Sûreté de l’Etat, il s’agit d’actes individuels, néanmoins reliés à la mouvance d’extrême droite. Ne peut-on craindre des passages à l’acte plus violents, tel le massacre commis par Anders Behring Breivik sur l’île d’Utoya (Norvège) en juillet 2011 ? Breivik était un « loup solitaire » qui n’aurait jamais laissé de traces sur Internet ni dans la vie réelle. Sa prose, dont l’analyse a été faite par la SE (rapport annuel 2011 disponible sur le site justice.belgium.be), était plus sophistiquée que les contenus actuels des sites anti-charia. Rien n’indique, selon le service de renseignement belge, que des groupes virtuels à la « phraséologie inquiétante » – raison pour laquelle ils sont surveillés- se sont transformés en groupes réels. Les policiers de terrain spécialisés dans l’anti-terrorisme redoutent cependant l’auto-radicalisation solitaire de certains adolescents au contact d’Internet.

L’enquête dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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