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La fusion des communes en Flandre crée des tiraillements entre CD&V et N-VA

La perspective d’une fusion volontaire de communes flamandes crée des tiraillements entre le CD&V et la N-VA, partenaires de majorité en Flandre – comme au fédéral.

Un projet de réforme de la ministre des Affaires intérieures, Liesbeth Homans (N-VA), prévoit une échéance en 2016 dont les chrétiens-démocrates contestent l’utilité. En vertu de la « réforme interne de l’Etat » approuvée en juillet par le gouvernement Bourgeois, les communes de Flandre qui choisissent de fusionner avant la fin de l’année prochaine bénéficieront d’une reprise de dette de 500 euros par habitant. Le choix de cette échéance obéit à des raisons pratiques, invoque le cabinet de Mme Homans.

La fusion implique des élections pour désigner les nouveaux mandataires de la nouvelle entité. Or, les élections communales sont prévues en octobre 2018. La ministre nationaliste souhaite donc en profiter pour faire d’une pierre deux coups et éviter d’organiser un deuxième scrutin dans les communes candidates à la fusion.

Le CD&V veut laisser tomber cette échéance qui lui apparaît comme une contrainte imposée d’en haut aux pouvoirs locaux. Il demande également que l’opération comprenne des étapes intermédiaires comme une coopération renforcée entre communes. « Il faut donner du temps à ce genre de processus », plaide le chef de groupe, Koen Van den Heuvel, dans « De Standaard ». Selon lui, la fusion ne peut être un but en soi mais un moyen au service d’une meilleure politique. Donner l’impression qu’elle est imposée aboutirait aux mêmes incidents qu’en 1976, lors de la grande fusion des communes, décidée par le gouvernement national et qui fit passer leur nombre de 2.359 à 596 (puis 589 avec la fusion anversoise).

Mme Homans se défend de vouloir contraindre qui que ce soit. « Les communes doivent décider elles-mêmes si elles sont suffisamment puissantes pour garantir une gestion de qualité aux citoyens », a souligné son cabinet.

En creux de la controverse, se cache l’implantation de chacun des partis dans le terreau communal. Le CD&V y est toujours dominant avec 138 bourgmestres sur 308.

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