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La Flandre présente ses excuses pour les adoptions forcées

Le parlement et le gouvernement flamand ont présenté mardi des excuses officielles aux victimes d’adoptions forcées pratiquées avec la complicité de l’Eglise catholique, à partir des années cinquante et jusque dans les années quatre-vingts. Les autorités ont réagi trop tard, ont-elles admis, alors que les évêques de Belgique se sont joints aux excuses.

Un nombre non négligeable de nouveaux-nés ont été contraints à l’abandon forcé en vue d’une adoption, le plus souvent en raison de l’incapacité de la société à gérer à l’époque la grossesse de mères adolescentes.

L’une d’entre elles, Rita Schouppe, s’est souvenue mardi du sort réservé à son enfant alors que, mineure d’âge, elle avait accouché dans une maternité bruxelloise, le père présumé étant en instance de divorce.

« L’adoption a été effectuée sous la contrainte de mes beaux-parents », a-t-elle raconté. « L’enfant m’a été enlevé immédiatement, je n’ai su que quelques jours plus tard qu’il s’agissait d’un garçon ». La procédure avait été organisée par ‘La famille adoptive’, une association dissoute depuis longtemps. « Mon fils ne m’a retrouvée qu’il y a trois ans après de recherches sur internet ».

La Flandre entend aujourd’hui présenter ses excuses pour avoir insuffisamment porté assistance aux mères et à leurs enfants victimes de ces pratiques. « Nous devons reconnaître que nous ne pourrons revenir sur ce qui s’est passé », a observé le ministre flamand du Bien-Être Jo Vandeurzen. « Ce douloureux constat nous confronte a fortiori à nos responsabilités. Nous devons faire ce qui apparaît comme essentiel aux yeux des victimes pour soulager leurs souffrances, et faire ce qui est possible en termes de réparation », a-t-il dit.

Le ministre CD&V a notamment évoqué la mise en place d’une banque de données ADN en vue de la création d’un centre de filiation qui pourrait traiter de façon indépendante l’information en provenance de différentes institutions.

Faisant écho aux souffrances des victimes, une exposition sera organisée dans le musée Dr. Guislain sur l’histoire de la psychiatrie à Gand.

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