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La Flandre a un gouvernement

Le Vif

Les négociateurs de la N-VA, de l’Open Vld et du CD&V sont finalement parvenus à un accord, tôt lundi matin, en vue de la formation du prochain gouvernement flamand.

Les négociateurs l’ont annoncé peu après 7 heures ce matin : il y a un accord complet sur la formation d’un gouvernement flamand.

La N-VA, le CD&V et l’Open Vld étaient en réunion depuis 10h00 du matin dimanche pour négocier la formation d’un nouveau gouvernement dans la partie nord du pays et tenter de régler les derniers désaccords, portant principalement sur les questions budgétaires.

Les négociateurs étaient réunis depuis dimanche matin à Bruxelles pour tenter d’aplanir les derniers désaccords, portant principalement sur les questions budgétaires alors que le nord du pays doit faire face à un déficit attendu de plus de 500 millions en 2020. « Nous y sommes arrivés: nous avons un accord », a affirmé Jan Jambon. « Et c’est un accord volumineux », a-t-il ajouté, justifiant ainsi la durée des négociations. « Nous devons nous écouter mutuellement et les chiffres doivent être corrects. Il fallait faire les bons choix et c’est ce que nous avons fait. Maintenant, nous sommes partis pour 5 ans », a confirmé la présidente de l’Open Vld, Gwendolyn Rutten. « C’est un accord très solide », a enchaîné Hilde Crevits pour le CD&V. « Il répond aux 3 conditions de notre parti: une Flandre qui est proche, qui est sociale et où les droits et les devoirs sont en équilibre », a renchéri le président des démocrates chrétiens flamands, Wouter Beke.

https://twitter.com/JanJambon/status/1178539944471646208Jan Jambonhttps://twitter.com/JanJambon

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Jambon lui-même parle d’un  » paquet solide de mesures pour une Flandre forte « . Selon M. Jambon, aucun accord n’a encore été conclu sur la répartition des portefeuilles ministériels.

Les détails de l’accord seront présentés lors d’une conférence de presse à midi. La conférence de presse était initialement prévue à 11 heures, mais a été reportée d’une heure en raison de la prolongation des négociations.

Le contenu du texte sera détaillé au cours d’une conférence de presse prévue ce lundi à midi, à l’hôtel Errera à Bruxelles. Quant à la répartition des postes ministériels, elle doit encore être décidée, selon les négociateurs. La déclaration de gouvernement est attendue pour mercredi. Plus de 4 mois après les élections du 26 mai, la Flandre est la dernière entité fédérée du pays à former une majorité.

Tailler pour mieux pousser

Tailler pour mieux pousser. Telle était la devise de la coalition suédoise dirigée par le Premier ministre flamand Geert Bourgeois (N-VA) il y a cinq ans : commencez par serrer les dents avec les économies nécessaires, avant de pouvoir investir à nouveau pleinement dans une Flandre prospère. Son successeur, Jan Jambon, va bientôt changer de cap. Avec un message plus attrayant et avec plus d’ambition, pousser dans le dos par le succès du Vlaams Belang. Dès le début des négociations, les grandes lignes du nouvel accord de coalition flamand étaient claires.

La barre doit être placée plus haut et on doit être plus sévère pour les nouveaux arrivants, pour les étudiants, pour les chômeurs de longue durée. Avec un point notable, il est plus important d’investir au cours des années à venir que d’équilibrer le budget. Autre point commun important : le gouvernement flamand ne veut plus se faire prendre par une nouvelle « Turtel tax ».

Selon divers négociateurs, il ne pouvait être question de nouvelles taxes ou de factures plus élevées. De la même façon, le montant de la prime aux soins de santé, qui a doublé sous Bourgeois, ne serait plus affecté. Autant de choses qui risquent effectivement de plonger le budget dans le rouge avant un retour à l’équilibre prévu pour 2023 au plus tôt.

Un point qui aura donné lieu à de nombreuses tensions ces derniers jours, et en partie à cause de la méthode Jambon dit De Standaard. La première étape consistait en effet à examiner ce que le gouvernement flamand voulait absolument réaliser, et ensuite seulement voir comment cela allait s’intégrer dans le tableau budgétaire. Une technique qui aura aiguisé les couteaux et donné lieu à une lutte acharnée entre les diverses parties autour de la table lorsque le finish était en ligne de mire.

L’éducation au centre des attentions

Selon la N-VA, l’enseignement flamand devait pouvoir à nouveau exceller. La manière dont cela est fait n’est pas encore très claire. Dans l’intervalle, cependant, il est déjà question d’une « mesure des résultats de l’apprentissage », dans laquelle chaque école de l’enseignement primaire et secondaire devrait examiner les progrès réalisés par les jeunes. Dans l’enseignement supérieur, le gouvernement souhaite réduire la flexibilité pour les étudiants en réduisant la possibilité de reporter des cours. Des discussions idéologiques entre Open VLD et CD&V sur le fait qu’il faille ou non fournir une heure de cours religieux en moins auraient contribué à faire traîner les discussions autour de l’enseignement en longueur.

La protection sociale

Le Département de la protection sociale est toujours à court d’argent. Les plans ambitieux de financement personnel, qui consistent à donner à chacun un  » sac à dos  » d’argent pour payer les soins appropriés, se sont heurtés à leurs limites financières. Jusqu’à tard hier soir, les négociateurs auraient beaucoup discuté autour du montant du budget qui devra y être consacré à la prochaine législature. Le gouvernement aimerait économiser de l’argent en regroupant les divers fonds de soins de santé sous une seule bannière.

Quelle sera la rigueur pour l’intégration?

La politique d’intégration doit également être plus stricte. La question la plus importante est la suivante : quelle sera exactement sa rigueur ? Le mémorandum de départ de De Wever préconisait, entre autres choses, des seuils plus élevés pour les nouveaux arrivants. Cependant, il existe déjà des délais d’attente pour les allocations familiales (six mois) et la protection sociale flamande (cinq ans), entre autres choses. La question est également de savoir si les règles plus strictes seront juridiquement viables à long terme. 5. Des travaux d’intérêt général et des réductions sur l’emploi ?

La Flandre vise un taux d’emploi de 80 pour cent. Afin de réaliser ces grandes ambitions, une politique de l’emploi plus stricte sera également mise en place, par exemple par l’introduction du service communautaire pour les chômeurs de longue durée.

On notera aussi des ambitions climatiques tempérées et une possible abolition du vote obligatoire aux élections municipales et provinciales. Enfin ce qu’on appelle le canon flamand, soit une liste des points d’ancrage de la culture et de l’histoire flamandes sera bel et bien instauré, malgré les nombreux remous qu’il a causé.

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