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La FGTB prône la semaine de 32 heures: « pas adaptée au marché du travail du XXIe siècle » selon le MR

Le syndicat socialiste veut que la semaine de travail passe de 38 à 32 heures, pour faciliter l’équilibre vie privée-vie professionnelle et aussi permettre à tout le monde d’avoir un emploi. Pour y arriver, le syndicat privilégie l’option d’une semaine de quatre jours.

La FGTB appuiera cette proposition lors des négociations interprofessionnelles de cet automne.

La mesure fait l’objet d’une résolution votée lors du congrès statutaire du syndicat qui s’est tenu la semaine dernière au Heysel. La FGTB ne mène pas le combat seule puisque le PS notamment plaide déjà pour une réduction collective du temps de travail.

Lors des négociations à venir, « les options à envisager pour évoluer vers la semaine des 32 heures sont diverses: une semaine de 35 heures, une diminution du temps de travail de 5%, négociée au niveau sectoriel, une diminution de la durée de travail hebdomadaire, à commencer par les travailleurs âgés, en lien avec une semaine de quatre jours,… Le maintien du salaire est toutefois une donnée centrale », précise le syndicat. La formule sur quatre jours « a l’avantage d’être l’option la plus tangible en termes de temps libéré et d’embauches supplémentaires » car une réduction collective obligera les employeurs à procéder à des embauches compensatoires, avance la FGTB.

Au niveau du financement, la marge salariale peut être utilisée, mais « un financement supplémentaire est nécessaire » via une réorientation des diminutions de cotisations patronales. « Ces réductions doivent toujours être conditionnées à des embauches durables supplémentaires et le financement de la sécurité sociale via des recettes fiscales alternatives doit être assuré », estime encore le syndicat.

« Pas adaptée » selon le PM

Cette proposition de la FGTB n’est tout simplement « pas adaptée au marché du travail du XXIe siècle », a estimé lundi le chef de groupe MR à la Chambre, David Clarinval. « Cette idée, étudiée au siècle dernier, est inadéquate pour réduire le chômage », a poursuivi le libéral, déplorant au passage « des proposition plus farfelues les unes que les autres avancées par la galaxie socialiste à l’approche des élections ».

Selon M. Clarinval, une telle mesure représenterait un coût de « 3 à 4 milliards chaque année », un montant « intenable ». « Il n’est pas possible de créer de l’emploi avec une réduction linéaire du temps de travail. Au contraire, il faut aller plus loin dans la flexibilisation du travail, l’individualisation des contrats et la baisse des cotisations », a-t-il estimé.

Le chef de groupe MR a également fait référence à l’expérience française, où la semaine des 35 heures a été instaurée au début des années 2000. « On a bien vu que ce n’était pas une solution », a-t-il conclu.

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