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La FGTB monte un canular pour dénoncer les contrats journaliers

A coups d’encarts publicitaires dans les journaux, d’un site internet et d’un communiqué de presse, la FGTB a mené la presse en bateau pendant plusieurs heures lundi avec une pseudo-information suggérant la création d’un bureau d’intérim spécialisé dans les contrats intérimaires journaliers. Un canular qui s’intègre en réalité dans une campagne du syndicat visant à dénoncer ce type de contrats.

Ce n’est qu’à 15h, lors d’une conférence de presse organisée dans un faux bureau d’intérim, que le syndicat a reconnu être derrière l’agence fictive « One Day Interim ». En matinée, le syndicat socialiste avait pourtant dénoncé, par voie de communiqué, l’ouverture prochaine à Bruxelles d’une agence spécialisée dans les contrats d’intérim au jour le jour, annonçant même étudier les démarches juridiques possibles contre l’initiative. S’il y avait bien des indications laissant penser que « l’information » était liée une campagne du syndicat, ce dernier avait laissé les journalistes dans le flou. Quant à Federgon, la fédération des prestataires de services RH, elle avait réagi à cette fausse information en évoquant une initiative illégale.

Dominique Meyfroot, de la FGTB Intérim, a finalement expliqué lors d’une conférence de presse lundi après-midi que le canular orchestré par le syndicat s’inscrit dans la campagne annuelle de la FGTB pour les droits des intérimaires. Pour ce faire, et plutôt que de « distribuer des tonnes de tracts en gare », le syndicat a décidé cette année de monter ce canular, ce qui, estime-t-il, va de pair avec une image « plus moderne ».

Selon la responsable syndicale, l’action est un succès puisque des dizaines de travailleurs et quelques employeurs se sont signalés sur le site internet « onedayinterim.be ». « Nous n’allons clouer aucun employeur au pilori. Mais imaginez si cela n’avait pas été de la fiction… », poursuit Dominique Meyfroot.

La FGTB dénonce ainsi les contrats journaliers dans l’intérim, qu’elle veut voir « être totalement interdits ». Selon le syndicat, en un an, 6.600.000 contrats journaliers ont été conclus, ce qui représenterait six contrats intérimaires sur 10. « Cela n’a plus rien à voir avec des solutions flexibles pour un besoin exceptionnel et ponctuel de main-d’oeuvre, et encore moins avec des prestations d’un jour dans le domaine événementiel. Non, il s’agit d’un abus honteux, c’est l’esprit de la législation qui est détourné sans la moindre vergogne », déplore la FGTB, qui mènera des actions dans le pays, durant la semaine du 6 au 10 octobre, pour défendre sa revendication d’une suppression des contrats journaliers dans l’intérim.

Belga

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