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La fédération socialiste de Charleroi souhaite appliquer le décumul intégral

La fédération socialiste de Charleroi souhaite appliquer le décumul intégral des mandats entre les fonctions de bourgmestre/échevin/président de CPAS et parlementaire. Elle convoque un nouveau congrès de fédération début septembre, a-t-elle fait savoir mardi à l’agence BELGA. La fédération de Charleroi devance de la sorte le congrès du 24 septembre convoqué dimanche par le PS.

Réuni en congrès extraordinaire dimanche, le PS a choisi l’option du décumul financier pour endiguer la crise qui le secoue en interne à la suite de certaines affaires. Un décumul des mandats a été prévu dans les villes de plus de 50.000 habitants, le parti autorisant les fédérations qui le souhaitent à aller plus loin.

Le décumul intégral, c’était l’option retenue par les militants de la fédération de Charleroi lors des congrès du 16 et du 24 juin à Farciennes et à Godarville. Les militants socialistes de Charleroi souhaitent aller plus loin en termes de bonne gouvernance.

Un nouveau congrès sera organisé début septembre afin de consulter à nouveau les militants et d’intégrer le décumul intégral dans les statuts de la fédération. D’autres mesures y seront intégrées, déjà annoncées précédemment par le ministre-président wallon Paul Magnette. Il s’agit notamment de la limitation dans le temps des mandats et de l’obligation pour tous les mandataires de rentrer leurs cadastres intégraux comprenant leurs mandats privés et publics sous peine de sanction.

« C’est indispensable étant donné que l’on sait que les militants de la fédération se sont prononcés à l’unanimité pour un décumul intégral des mandats. La fédération ne doute pas qu’il y aura à nouveau une unanimité sur ce point », a indiqué son président Eric Massin qui, pour « légitimer cette volonté politique remettra son mandat de président entre les mains des militants ».

Interrogé sur l’éventuel appel qu’il y aurait lieu d’y lire à l’endroit du président du PS Elio Di Rupo, Eric Massin confirme « l’importance de retourner vers les militants pour légitimer son action ». Il ajoute que « quel que soit le responsable politique, celui-ci doit pouvoir jauger la légitimité de l’exercice de son mandat et la portée de son action politique ».

Eric Massin confirme également que la limitation dans le temps du mandat présidentiel fait partie des mesures voulues par la fédération de Charleroi.

Lundi, la présidente de la fédération bruxelloise du PS Laurette Onkelinx avait indiqué que le décumul financier adopté dimanche par le congrès du parti socialiste n’était qu’une première étape. Elle voyait de son côté l’émergence d’une majorité potentielle au parlement bruxellois pour le décumul intégral. Elle ne mettait pas en cause la présidence d’Elio Di Rupo – élu jusqu’en 2019 – à la tête du parti, soulignant qu’à tout le moins il devait « mener à bien le congrès d’automne ». Le PS a prévu le 24 septembre un congrès de clôture de son chantier des idées, vaste réflexion de deux années en vue de régénérer le parti.

Dès dimanche, les militants de Charleroi, minorisés lors du vote sur le décumul, estimaient bancale la solution adoptée, alors qu’un élu local ne peut légalement renoncer à sa rémunération. « N’en déplaise ce que pourrait penser un cabinet d’avocats bruxellois, c’est illégal », assurait l’un deux.

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